L’Europe s’apprête à franchir une étape majeure dans l’exploration spatiale avec le lancement du rover Rosalind Franklin, premier engin martien conçu par l’Agence spatiale européenne (ESA). Prévu pour décoller en 2028 et atterrir sur Mars en 2030, ce projet ambitieux bénéficie d’un soutien clé : l’entreprise Airbus UK, qui vient de recevoir un financement de 150 millions de livres sterling pour finaliser son système d’atterrissage.
Une mission pour percer les mystères de la vie sur Mars
L’objectif principal du rover Rosalind Franklin est de trouver des traces de vie ancienne sur Mars. Contrairement aux rovers précédents qui analysent la surface, celui-ci est conçu pour forer jusqu’à 2 mètres de profondeur, là où des signes de vie passés pourraient être préservés des radiations et des conditions extrêmes de la planète.
Pour mener à bien cette mission, le rover embarquera un équipement scientifique de pointe, notamment le système de caméra panoramique PanCam, développé par des chercheurs britanniques de l’University College London et d’autres universités. Un spectromètre infrarouge, conçu par l’Université d’Aberystwyth, aidera également à identifier les roches les plus prometteuses à analyser.
Un rover à propulsion nucléaire
Mars est un environnement extrêmement hostile, où les températures peuvent descendre jusqu’à -80°C la nuit. Pour survivre à ces conditions extrêmes, Rosalind Franklin sera équipé d’un système de chauffage innovant : les unités de chauffage à radio-isotopes (RHU). Ces dispositifs, basés sur l’américium-241, produisent de la chaleur grâce à la décomposition d’isotopes radioactifs.
Cette technologie, développée en collaboration avec la NASA, garantira le bon fonctionnement du rover même dans les nuits glaciales martiennes. C’est la première fois que l’Europe utilisera ce type de propulsion nucléaire pour une mission spatiale, marquant une avancée technologique majeure.

Un financement crucial pour une mission historique
Mais avant de pouvoir sillonner le paysage martien, encore faut-il pouvoir s’y poser. Initialement, l’atterrisseur de Rosalind Franklin devait être fourni par l’agence spatiale russe Roscosmos, mais cette collaboration a été annulée après l’invasion de l’Ukraine en 2022.
Face à cette impasse, l’ESA a décidé de reprendre le développement de l’atterrisseur en interne. L’Agence spatiale britannique a finalement attribué les fonds disponibles à Airbus UK pour mener à bien cette mission. Ce contrat devrait non seulement attirer des investissements internationaux, mais aussi soutenir plus de 200 emplois hautement qualifiés au Royaume-Uni, renforçant ainsi son rôle de leader dans le secteur spatial européen.
Airbus UK, en partenariat avec Thales Alenia Space, sera plus précisément chargé de concevoir les systèmes mécaniques, thermiques et de propulsion qui garantiront un atterrissage en toute sécurité sur la planète rouge. L’entreprise développera également les rampes de descente qui permettront au rover de quitter son atterrisseur en douceur après l’atterrissage.
Une avancée pour l’Europe et l’exploration spatiale
Avec cette mission, l’Europe affirme son ambition dans la course à l’exploration spatiale. Grâce à l’expertise d’Airbus UK et de ses partenaires, l’ESA se rapproche du jour où un engin européen foulera la surface de Mars.
Si la mission réussit, elle pourrait non seulement révolutionner notre compréhension de la vie sur Mars, mais aussi ouvrir la voie à de futures explorations humaines. L’Europe pourrait ainsi jouer un rôle clé dans la prochaine grande aventure de l’humanité : l’exploration habitée de la planète rouge.
Le rendez-vous est donc pris pour 2028. L’Europe est en route vers Mars, et grâce à Airbus UK, l’atterrissage n’a jamais été aussi proche !