Il y a quelques semaines, la Commission européenne a autorisé une poudre de vers de farine dans notre alimentation. Cette même poudre pourrait donc rapidement apparaître dans la composition de divers produits qui proviennent de l’industrie agroalimentaire. Faut-il s’inquiéter de cette nouveauté ?
Une nouvelle source de protéines dans l’alimentation
Rappelons tout d’abord que la consommation d’insectes fait partie de la culture de certains pays, notamment en Asie. Selon la Food and Agriculture Organisation (FAO), leur apport en protéines, lipides et minéraux est très intéressant tout comme leur production plus durable et respectueuse de l’environnement. De plus en plus considérés comme une alternative à la viande, les insectes sont déjà consommés en Occident. En effet, nous consommons environ 500 grammes d’insectes par an avec les colorants alimentaires, principalement la cochenille.
Comme l’indique le magazine 60 millions de consommateurs, la poudre de vers de farine est autorisée dans l’industrie agroalimentaire en Europe depuis le 20 janvier 2025. Il s’agit plus précisément des vers du ténébrion meunier (Tenebrio molitor), un coléoptère très commun. La Commission européenne a en effet répondu favorablement à la demande de la start-up française Nutriearth qui avait pour projet de développer de nouvelles sources de protéines dans l’alimentation. Dans les faits, les vers seront broyés afin d’obtenir une farine qui fera l’objet d’un traitement à base de rayons UV. L’objectif ? Augmenter l’apport en vitamine D3, essentielle au bon fonctionnement de l’organisme.

Des doses très faibles de vers
En 2023, l’Europe avait autorisé la poudre de grillons et la récente autorisation de la poudre de vers de farine suscite également de nombreuses réactions, notamment sur les réseaux sociaux. De nombreuses personnes se disent rebutées à l’idée de consommer des insectes, d’autres s’insurgent de ne pas avoir été consultées et demandent comment éviter la présence de cette poudre dans certains aliments.
Le fait est que la Commission européenne a établi un règlement strict. Par exemple, la présence de la poudre de vers doit obligatoirement apparaître sur les emballages des produits. Le risque d’allergies chez les personnes sensibles devra également être évoqué. Par ailleurs, il n’est absolument pas prévu de remplacer la farine de blé par des farines d’insecte. Le fait est que les doses seront très faibles, par exemple 4 g pour 100 g en ce qui concerne les pains et gâteaux industriels ou encore 3 g pour les produits à base de pomme de terre.
Pour le Parlement européen, la notion d’insectes comestibles a été validée en 2015, dans le cadre de la réglementation des nouveaux aliments. C’est également le cas de six autres types d’aliments notamment issu de micro-organismes comme les algues ou encore les nanomatériaux manufacturés.