Les conséquences de l’impact d’astéroïde responsable de la disparition des dinosaures non aviens ont été bien plus spectaculaires qu’on ne l’imaginait. Au-delà des incendies mondiaux et de l’hiver nucléaire qui a suivi, un autre phénomène titanesque s’est produit : un tsunami d’une puissance inimaginable. Récemment, des scientifiques ont découvert les traces laissées par cette vague monstrueuse sous la forme de méga-ondulations enfouies au fond de l’océan et elles s’étendent bien plus loin qu’on ne le pensait.
L’impact cataclysmique qui a changé la face du monde
Il y a 66 millions d’années, un astéroïde d’environ douze kilomètres de diamètre s’écrasait sur ce qui est aujourd’hui la péninsule du Yucatán, au Mexique, frappant la Terre à un angle proche de 60 degrés dans des eaux dont la profondeur variait entre cent mètres et deux kilomètres. Cette collision d’une violence extrême forma le cratère de Chicxulub, d’un diamètre de près de 180 km, et déclencha une série de cataclysmes qui bouleversèrent la planète.
Les conséquences de cet impact furent mondiales. L’explosion projeta des débris incandescents à travers l’atmosphère, provoquant des incendies massifs. Pendant des mois, la lumière du soleil fut occultée par les poussières et les suies en suspension, entraînant un refroidissement brutal du climat. Cet hiver nucléaire contribua à l’extinction rapide de près de 75 % des espèces vivantes, y compris les dinosaures.
Au-delà de ces effets atmosphériques, l’impact engendra également un tremblement de terre d’une magnitude supérieure à 11. Son intensité fut telle qu’il déforma le sol et les fonds océaniques comme un tapis secoué. Cette secousse extrême provoqua l’effondrement des plateaux sous-marins et le déplacement de gigantesques masses de sédiments. Peu après, un tsunami d’une ampleur inimaginable déferla sur ces fonds fragilisés et fluidisé. En les rencontrant les reliefs sous-marins, les vagues sculptèrent d’énormes formations géologiques, aujourd’hui appelées méga-ondulations, qui témoignent de la violence inouïe de cette catastrophe.
Dans le cadre de récents travaux, des scientifiques ont analysé un vaste ensemble de données sismiques 3D principalement issues de l’industrie pétrolière. Ils ont découvert que ces ondulations s’étendent sur une zone bien plus vaste que ce qui avait été précédemment documenté.
Une étude sismique révèle l’impact du tsunami de Chicxulub
En 2021, une équipe de chercheurs de l’Université de Louisiane à Lafayette avait identifié, pour la première fois, une région de 200 km² de méga-ondulations sur le plateau continental du centre de la Louisiane. Cette zone autrefois submergée s’étendait depuis le littoral jusqu’à des eaux plus profondes.
Afin d’étudier davantage ces formations, d’une hauteur moyenne de 516 mètres et d’une longueur d’onde d’environ 600 mètres, les chercheurs ont analysé 2 400 km² de données sismiques 3D qui couvrent des zones plus profondes du plateau continental. Ils ont alors découvert que ces ondulations géantes s’étendaient sur toute la région, ce qui démontre l’ampleur du tsunami.
Les chercheurs ont également observé des variations dans la forme et l’orientation des ondulations selon leur emplacement. Près de la rupture du plateau continental, où celui-ci s’effondre brusquement, les ondulations sont fortement asymétriques, ce qui suggère que le tsunami a frappé cette zone avec une grande force. Cette asymétrie a permis de déterminer la direction des vagues, qui se sont déplacées depuis le cratère d’impact de Chicxulub, sur la péninsule du Yucatán.
Plus loin à l’intérieur des terres, les ondulations sont moins asymétriques, ce qui indique que le comportement du tsunami a varié en fonction de la profondeur des eaux. Dans les zones plus profondes, elles prennent des formes plus variées, probablement dues à l’interaction du tsunami avec des failles et des structures géologiques sous-marines.

Pourquoi ces découvertes sont cruciales aujourd’hui
L’étude des méga-ondulations ne se contente pas de nous éclairer sur un événement ancien, elle revêt des implications essentielles pour notre avenir. En recréant les conditions de l’impact de Chicxulub, les scientifiques peuvent désormais mieux comprendre les phénomènes qui en ont découlé. Cette recherche permet de développer des modèles plus précis sur les effets des impacts d’astéroïdes, offrant ainsi des outils plus fiables pour prévoir et anticiper les conséquences d’un tel événement à l’échelle mondiale.
Bien que les chances d’un impact imminent soient faibles, le fait de mieux comprendre les vagues générées par de telles collisions est crucial pour savoir comment réagir et protéger les populations côtières. En effet, un tsunami gigantesque pourrait causer des destructions massives sur de vastes zones littorales. Ainsi, ces recherches nous aident à identifier des stratégies d’alerte, de gestion des risques et de prévention face à un scénario catastrophique, nous permettant de mieux nous préparer à des événements à grande échelle certes rares, mais potentiellement dévastateurs.