Depuis quelques années, plusieurs projets ont pour objectif de comprendre la communication des animaux à l’aide de l’IA. Or, certaines avancées présentes et à venir dans l’intelligence artificielle semblent plus que notables.
Déceler des structures logiques
Mettre l’intelligence au service du langage humain est beaucoup plus facile. En effet, les chercheurs disposent d’une base de données très conséquente. En ce qui concerne la compréhension de la communication entre animaux, la tâche est toutefois tout de suite bien plus difficile. Citons par exemple le projet Ceti fondé en 2020 dont l’objectif est de comprendre la communication acoustique des cachalots (clics et chants). Or, les acteurs de cette initiative ont eu accès à une base qui intégrait « seulement » 8 000 sons.
Par ailleurs, travailler sur le langage humain est également plus facile, car les chercheurs comprennent ce qui est dit et ont naturellement conscience de ce que constitue un mot ou une phrase. Pour la communication entre animaux, il est par exemple compliqué de distinguer si le cri d’un animal a une signification différente ou non de celui d’un autre animal d’une même espèce.
En 2025, ce domaine pourrait néanmoins connaître une évolution. En effet, l’automatisation de l’enregistrement des sons d’animaux est désormais à la portée de tous les groupes de chercheurs avec des appareils plus accessibles financièrement. Au niveau du traitement du son, de nouveaux algorithmes sont aujourd’hui capables de classer des milliers de cris et chants en fonction des différentes caractéristiques acoustiques dites naturelles. L’IA pourrait ainsi aider à déceler toute structure logique possiblement cachée dans les séquences enregistrées.

L’IA pour déchiffrer plutôt que traduire ?
Cependant, il est également important de s’interroger sur l’objectif de tels progrès en matière de compréhension de la communication animale. Parmi les organisations existantes, citons Interspecies.io dont le but est de « transformer les signaux d’une espèce en signaux cohérents pour une autre ». Autrement dit, cela vise à rendre les langages des animaux intelligibles pour les êtres humains. Certaines organisations ou équipes de recherche semblent toutefois moins ambitieuses (ou plus réalistes selon la manière dont nous l’interprétons). Elles espèrent en effet simplement déchiffrer ces langages plutôt que de parler de traduction à proprement parler.
Il faut dire qu’à ce jour, de nombreux chercheurs estiment que les animaux n’ont pas de langage propre, en tout cas comparable à celui des humains. Surtout, personne n’a réellement connaissance de la quantité d’informations que les animaux échangent entre eux. Or, il s’agit d’une notion extrêmement importante.