Des chercheurs de la cité-État de Singapour ont mis au point un béton qui pourrait en théorie être révolutionnaire. Cette innovation associe une méthode inédite d’impression 3D, une réduction de l’impact environnemental de la fabrication ainsi que le piégeage de dioxyde de carbone issu de procédés industriels. De plus, les propriétés mécaniques du béton s’en trouvent améliorées.
Réduire l’impact du secteur de la construction
L’idée d’un béton qui intègre du dioxyde de carbone (CO2) n’est pas nouvelle en soi. En 2023, une équipe américaine avait élaboré ce genre de béton en intégrant du biochar traité avec des eaux usées. Le concept était de faire en sorte que le matériau absorbe plus de CO2 qu’il n’en émet durant sa fabrication. Citons également les recherches actuelles menées par une société finlandaise dont l’objectif est le suivant : emprisonner directement du CO2 dans les structures bétonnées afin d’empêcher ce gaz de polluer l’atmosphère.
Plus récemment, une équipe de l’Université technologique de Nanyang à Singapour a indiqué avoir mis au point une méthode d’impression 3D inédite pour le béton. Cette technique permet de piéger du CO2 et de la vapeur, des sous-produits de processus industriels du secteur de la construction, au sein du matériau. L’objectif final de cette initiative est sans surprise d’obtenir une réduction de l’impact environnemental des constructions.
Plus solide et plus durable que les autres bétons
Les chercheurs ont publié leurs travaux dans le volume 13 de la revue Carbon Capture Science & Technology de décembre 2024. Selon cette publication, le CO2 forme un composé stable et solide au contact du béton avant d’y demeurer. Par ailleurs, la vapeur facilite l’absorption du CO2, ce qui permet une meilleure résistance du béton et une amélioration de son imprimabilité. Les chiffres sont assez encourageants. Ils témoignent en effet d’une amélioration de 50 % de l’imprimabilité en termes de rapidité et de précision, d’une augmentation de 36,8 % de la résistance du béton à la compression et enfin d’une hausse de 45,3 % de sa résistance à la flexion.
Selon les scientifiques, leur béton est plus solide et plus durable que les bétons plus classiques issus de l’impression 3D. De plus, les auteurs estiment que cette découverte arrive à un moment où le secteur de la construction fait face à de plus en plus de contraintes environnementales. Autrement dit, une méthode de construction plus durable est évidemment plus que bienvenue.
Après la démonstration de leur innovation, les responsables ont fait une demande de brevet afin de la protéger. La prochaine étape sera d’optimiser encore davantage le processus d’intégration du CO2 dans le béton. L’objectif ? Obtenir une meilleure efficacité en utilisant du gaz résiduel qui provient des industries plutôt que du CO2 pur.
