Selon une étude menée en Australie, les propriétaires d’un chat présenteraient davantage de risques de développer certains troubles mentaux, dont la schizophrénie. Comment cela est-il possible ?
Le chat favorise une infection
Selon différentes sources, adopter un chat présenterait de nombreux avantages sur le plan de la santé. Il est notamment question d’une baisse des risques de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral, d’une baisse de la tension artérielle, d’une réduction du stress, d’un meilleur équilibre mental et d’une plus grande stabilité émotionnelle. Cependant, de récents travaux laissent penser que posséder un chat pourrait aussi augmenter les risques de développer certains troubles mentaux, dont la schizophrénie.
Publiée dans le volume 50 de la revue Schizophrenia Bulletin en mai 2024, une étude menée par l’Université du Queensland (Australie) évoque en effet la toxoplasmose. Il s’agit d’une infection par le parasite Toxoplasma gondii qui touche de nombreux mammifères, dont les humains. Par ailleurs, un tiers de la population serait porteur, avec une faible prévalence en Asie et en Amérique.
Meilleurs amis de l’Homme tout comme les chiens, les chats favoriseraient donc la transmission. Tout commencerait dans les intestins de ces animaux, une zone propice à la reproduction du parasite, avant que ce dernier ne s’échappe par les selles. Les êtres humains peuvent donc s’exposer à une infection, notamment au contact avec la litière des chats.

La schizophrénie, mais pas seulement
Le fait est que la toxoplasmose est asymptomatique dans la majorité des cas chez les individus en bonne santé (ou plutôt dits immunocompétents). Les risques concernent principalement les femmes enceintes, les personnes séropositives au VIH ainsi que les sujets immunodéprimés. La maladie peut causer des malformations chez le fœtus, mais également des inflammations et des troubles neurologiques ou psychiatriques comme la schizophrénie chez les individus à risque exposés. La toxoplasmose peut également favoriser l’apparition de troubles bipolaires, obsessionnels et compulsifs ou encore d’addictions.
Dans les faits, l’infection peut causer des changements dans les niveaux de dopamine, l’hormone du plaisir immédiat qui joue un rôle important dans la régulation de l’humeur et des fonctions cognitives. Le parasite peut causer une destruction localisée des neurones et perturbe les neurotransmetteurs. Par ailleurs, la réponse immunitaire qui suit l’infection peut elle-même générer une inflammation chronique et augmenter ainsi encore davantage l’apparition de troubles d’ordre psychiatrique.
En favorisant la transmission du parasite, le chat augmente les risques de toxoplasmose, et donc de développer les troubles listés ci-avant. Or, si les personnes immunocompétentes sont beaucoup moins concernées par l’infection, le risque zéro n’existe pas.