(Agence Ecofin) - L’actualité sanitaire dans plusieurs pays du continent…
Cameroun : l’ONU alloue plus de 950 millions FCFA pour lutter contre l’épidémie de choléra
L’ONU va décaisser plus de 950 millions FCFA pour lutter contre l’épidémie de Choléra qui sévit dans le pays d'Afrique centrale depuis plusieurs semaines, selon le média StopBlablaCam. « Ce financement soutiendra les activités de santé, d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH), en se concentrant sur la réduction de la morbidité et de la mortalité dans les foyers souffrant du choléra et en limitant la propagation du choléra aux communautés voisines », indique le Fonds central d’intervention d’urgence de l’ONU (CERF). Selon les Nations unies, « le nombre de cas de choléra au Cameroun, qui ont été signalés pour la première fois en octobre 2021, a considérablement augmenté ces dernières semaines. Plus de 1200 cas ont été signalés en une seule semaine en mars 2021. Au 18 avril, 5718 cas confirmés ont été signalés, principalement dans les régions du Sud-Ouest (4 244 cas) et du Littoral (1195 cas) ».
Les cas de rougeole en hausse de 80%, du fait de la Covid qui perturbe les campagnes de vaccination
Les cas de rougeole ont connu dans le monde une hausse de 80 %, sur les deux premiers mois de 2022, par rapport à la même période en 2021, sur fond de Covid-19 qui perturbe les campagnes vaccinales, selon l'OMS et l'UNICEF. Ces dernières mettent en garde contre les conditions propices à de graves flambées de maladies évitables par la vaccination. Plus de 17 300 cas de rougeole ont été signalés dans le monde en janvier et février 2022, contre 9600, en janvier et février 2021.
Reported worldwide #measles cases
? 17,388 Jan-Feb (2022)
? 9,665 Jan-Feb (2021)
That's a rise of ?79%
WHO and @UNICEF warn of a 'perfect storm' of conditions - ripe for serious outbreaks of vaccine-preventable illnesses https://t.co/jjmwgWGt9Q pic.twitter.com/r04UvGTSVg
— World Health Organization (WHO) (@WHO) April 27, 2022
« Les perturbations liées aux pandémies, les inégalités croissantes dans l'accès aux vaccins et le détournement des ressources de la vaccination systématique, laissent trop d'enfants sans protection contre la rougeole et d'autres maladies évitables par la vaccination.”, selon les deux agences onusiennes, dans un communiqué de presse paru cette semaine, le mercredi 27 avril.
En avril 2022, les agences ont signalé 21 épidémies de rougeole importantes et perturbatrices dans le monde au cours des 12 derniers mois. La plupart des cas de rougeole ont été signalés en Afrique et dans la région de la Méditerranée orientale. Sur le continent, les pays qui ont connu les plus grandes flambées de rougeole depuis l'année dernière sont la Somalie, le Nigeria, et l'Éthiopie. La couverture vaccinale insuffisante contre la rougeole est la principale raison des épidémies, où qu'elles se produisent, selon l’OMS.
Nouvelle apparition d’Ebola en RDC: 2 décès et un risque de propagation
En République démocratique du Congo (RDC), la maladie à virus Ebola a refait surface dans la ville de Mbandaka. Les autorités sanitaires ont annoncé, il y a quelques jours l’épidémie, après la confirmation d'un cas, dans cette ville du nord-ouest de la province de l'Équateur. Il s'agit de la troisième épidémie dans la province depuis 2018.
À ce jour, on confirme deux décès, des personnes qui se connaissaient notamment. Le premier était ainsi un étudiant de 31 ans, ayant reçu la visite d'amis et de membres de sa famille à l'hôpital avant qu'on ne lui diagnostique Ebola. La seconde, une femme, était sa belle-sœur, qui s'occupait de lui durant les premiers stades de sa maladie.
Les médecins rapportent qu'un des deux cas d'Ebola dans cette dernière épidémie était en contact prolongé avec un grand nombre de personnes, y compris des médecins et des infirmières, avant d'être diagnostiqué, selon l’Unicef. « Si vous retracez le parcours de quatre kilomètres effectué par le patient entre son domicile et le centre de traitement Ebola, il a traversé différents quartiers et est entré en contact avec des personnes qu'il aurait rencontrées à l'église et sur des motos-taxis », a déclaré le Dr Didi Lusaba de l'hôpital général de Wangata à Mbandaka, où le patient a été initialement traité avant d'être référé. « Certaines de ces personnes pourraient maintenant se trouver dans des zones reculées, ce qui augmente la probabilité de propagation de la maladie », a-t-il ajouté.
La guerre Russie-Ukraine renforce le spectre d'une menace alimentaire en Afrique
Selon plusieurs institutions, dont la Banque africaine de développement, “l’Afrique doit se préparer à une crise alimentaire mondiale inéluctable”. Dans une récente déclaration, le patron de l’institution panafricaine a ainsi indiqué que les pays les plus vulnérables du continent ont été les plus durement touchés par les conflits, le changement climatique et la pandémie de Covid-19, qui ont anéanti bien des progrès économiques et sociaux.
Selon l’ancien ministre de l'Agriculture nigérian, le Continent, dont les taux de croissance du PIB sont les plus faibles, a perdu jusqu’à 30 millions d’emplois à cause de la pandémie. C’est dans ce contexte que la guerre entre la Russie et l’Ukraine, aura un impact “au-delà de l’Ukraine”, notamment en Afrique. Ceci est illustrée par 90 % des 4 milliards $ d’exportations de la Russie vers l’Afrique en 2020 qui sont constitués de blé ; et 48 % des quelque 3 milliards $ d’exportations de l’Ukraine vers le continent se composent pour leur part de blé, et 31 % de maïs. Le dirigeant a “rappelé que la Russie et l’Ukraine fournissent 30 % des exportations mondiales de blé, dont le prix a pratiquement augmenté de 50 % au niveau mondial, atteignant presque le même niveau que lors de la crise alimentaire mondiale de 2008”. Le triplement du coût des engrais, l’envolée des prix de l’énergie et l’explosion du prix du panier de la ménagère, “pourraient s’aggraver en Afrique dans les mois à venir”.
Point-santé sur la semaine précédente (OMS)
Dans son bulletin hebdomadaire consacré aux urgences de santé publique dans la Région africaine, le Programme d'urgences sanitaires de l'OMS indique suivre 152 événements sur le continent, dans la semaine du 18 - 24 Avril 2022, dont les plus notables sont la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo, les inondations en Afrique du Sud ; le COVID-19 dans la Région africaine de l'OMS, et la rougeole au Libéria.
Inondations en Afrique du Sud : 435 décès, 40 000 déplacés
Entre le 11 et le 13 avril 2022, le sud et le sud-est de l'Afrique du Sud ont connu de fortes pluies, provoquant de graves inondations et des glissements de terrain qui ont particulièrement touché les provinces de KwaZulu-Natal et d'Eastern Cape, indique l’OMS. Les onze districts du KwaZulu-Natal ont été inondés, dont la municipalité métropolitaine d'eThekwini et les districts d'ILembe, King Cetshwayo, Ugu, uMgungundlovu, Umzinyathi et Uthukela, qui ont reçu les précipitations les plus intenses et ont donc été signalés comme les plus touchés. De même, les districts les plus touchés du Cap-Oriental sont Alfred Nzo, Joe Gqabi et OR Tambo. Au 19 Avril, 435 personnes étaient mortes et plus de 48 autres étaient portées disparues, selon le gouvernement sud-africain, au 19 avril 2022. En outre, plus de 40 000 personnes ont été déplacées, tandis que près de 4000 maisons ont été détruites et plus de 8300 autres partiellement endommagées, principalement dans la ville de Durban et ses environs. En outre, environ 66 cliniques de santé ont été touchées et près de 600 écoles ont également été détruites, affectant plus de 270 000 étudiants.
Rougeole au Libéria : 1543 cas ; 15 décès ; Létalité à 1.0%
Déclarée depuis le décembre 2021, l'épidémie de rougeole au Liberia s'est détériorée et les cas ont atteint un pic au cours de la semaine 13 de 2022 (finissant le 3 avril), indiquent les autorités sanitaires. Le suivi est rendu difficile, notamment dans les zones rurales, par le manque de laboratoires d’analyses et la lenteur des tests. Dans tout le pays, des échantillons ont été transportés au Laboratoire national de référence en santé publique pour y être testés.
Des cas suspects de rougeole ont été signalés dans 33 districts de 12 des 15 comtés (80 %) du Liberia. Les trois comtés ayant le plus grand nombre de cas suspects sont Montserrado (843 cas, 54,6%), Nimba (197 cas, 12,8%), et Margibi (101, 6,5%). Parmi les 1435 cas confirmés, 567 (39,5%) étaient connus comme vaccinés, contre 661 (46,1 %) qui ne l’étaient pas, 204 (14,2 %) qui avaient un statut vaccinal inconnu, et 3 (0,2 %) étaient âgés de moins de 9 mois (vaccination non encore obligatoire). Alors qu’une campagne de vaccination se met en branle en réponse à la situation épidémique, depuis le début des cas, un total de 1543 cas suspects ont été signalés, dont 15 décès au 11 avril 2022.
Situation du Covid-19 dans la Région : 8,31 millions de cas cumulés, plus de 170 600 décès cumulés, et une létalité toujours stable à 2,1 %
La situation reste globalement à la baisse. Le pays le plus touché en termes de cas recensés, l’Afrique du Sud, a tout de même enregistré une nouvelle flambée après plusieurs semaines de baisse. Ainsi, au cours de la semaine se terminant le 24 avril 2022, plus de 24 678 nouvelles infections à COVID-19 et 177 nouveaux décès ont été signalés dans 30 et 13 pays, respectivement, dans la Région africaine de l'OMS. Cela se traduit par une augmentation de 69,0 % du nombre de cas et de 136 % du nombre de décès. Au total, 26 pays (55,0 %) ont signalé une diminution de 20 % ou plus du nombre de nouveaux cas (tableau 1), tandis que l'Algérie, le Burundi, l'Eswatini, le Kenya, le Rwanda, l'Afrique du Sud et le Togo ont connu une augmentation de 20 % ou plus du nombre de cas hebdomadaires par rapport à la semaine précédente.
La plupart (96,0 %, 23 587) des nouveaux cas ont été signalés par les cinq premiers pays, l'Afrique du Sud enregistrant le nombre le plus élevé (21 681 nouveaux cas, en hausse de 137,0 %), suivie du Burundi (831 nouveaux cas, augmentation de 707,0 %), de la Zambie (469 nouveaux cas, en baisse de 55,0%), les Seychelles (330 nouveaux cas, en diminution de 37,0 %), et du Zimbabwe (276 nouveaux cas, diminution de 10,0 %, 332,0 nouveaux cas pour 100 000). Au 24 avril 2022, le nombre cumulé d'infections dans la région africaine de l'OMS s'élève à 8 313 794 et 170 650 décès, soit un CFR de 2,1 %. Plus de 7,6 millions de guérisons ont été enregistrées, soit un taux de guérison de 92,0 %.
Quelques cas de fièvre jaune au Burkina Faso
Au 3 avril 2022, 105 échantillons du Burkina Faso ont été collectés et testés pour la fièvre jaune au laboratoire national (Centre Muraz). Un cas a été testé positif pour la fièvre jaune par le test de neutralisation par réduction de plaque (PRNT) des deux échantillons positifs en IgM expédiés à l'Institut Pasteur à Dakar le 29 mars 2022. Le cas positif au PRNT est un homme de 45 ans du village de Bagayiri, district de Boussé, région du Plateau Central, sans antécédent de vaccination contre la fièvre jaune. Les symptômes sont apparus début février, et le patient est décédé le 20 mars 2022, suite à un traitement reçu à Ouagadougou.
Fièvre de Lassa en Guinée
Le 22 avril 2022, le Ministère de la Santé de la Guinée a déclaré une épidémie de fièvre de Lassa après qu'un cas ait été confirmé par PCR à l'hôpital de Gueckedou. Le cas est une jeune fille de 17 ans originaire de la sous-préfecture de Kassandou située à 65 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Gueckedou. L'enquête a été lancée et aucun autre cas n'a été signalé jusqu'à présent. Une évaluation des risques est en cours pour assurer une réponse efficace à cette épidémie, indique l’agence onusienne.
Trois cas de choléra au Soudan du Sud
Au Soudan du Sud, 3 cas de choléra ont été confirmés par des tests de diagnostic rapide, dont un décès (Létalité : 33,3%). Tous les cas ont été signalés dans le camp de déplacés de Bentiu.
Ayi Renaud Dossavi