(Agence Ecofin) - En 2021, une situation conflictuelle est née entre la Russie et l’Ukraine. Les conséquences de cette crise n’ont pas tardé à se faire sentir sur le marché énergétique mondial et en particulier sur le continent africain.
La ministre tunisienne de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Neila Gongi, a déclaré le jeudi 28 avril 2022, que le secteur des hydrocarbures est l’un des secteurs les plus fragilisés en Tunisie, par le conflit russo-ukrainien. L'impact direct sur le budget de l’Etat est estimé à plus de 4000 millions de dinars (1,4 milliard $).
La Tunisie est fortement dépendante des produits pétroliers et importe de la Russie à hauteur de 70%, l’ammoniaque et le soufre qui sont deux produits essentiels pour produire des engrais et acides phosphoriques. Dans ce contexte, le pays a décidé de se tourner vers d’autres fournisseurs tels que l’Indonésie et l’Algérie pour remplacer les contrats signés auparavant avec la Russie. « Grâce à ses relations avec plusieurs pays, la Tunisie a pu jusqu’à présent, garantir l’approvisionnement d’une manière normale. Le pays espère garder le même niveau du stock pour permettre au Groupe chimique tunisien (GCT) de produire à la cadence escomptée en vue d’exporter les engrais à des prix relativement, intéressants », a commenté Gongi.
Selon le dernier rapport du Commodity Markets Outlook publié par la Banque mondiale, les prix des produits de base vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024 et les prix de l’énergie vont probablement grimper de plus de 50% en 2022 avant de baisser en 2023 et 2024.
La Tunisie importe plus de 48% de ses besoins en produits pétroliers et en gaz naturel et la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR) assure le raffinage de 30% des besoins du pays en la matière.
Lorianne Biaou
19/01/2022 - Tunisie : la facture énergétique du pays sera élevée si la hausse des cours du brut se maintient |