(Agence Ecofin) - Depuis son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron a entamé une politique mémorielle visant à enterrer la hache de guerre entre la France et l’Algérie. Ce 20 septembre, en prélude à la Journée nationale qui leur rend hommage, le chef d’Etat a publiquement demandé pardon aux harkis.
60 ans après la Guerre d'Algérie, Emmanuel Macron (photo), le président français, a assumé le lundi 20 septembre, la responsabilité de la France dans le vécu tragique des harkis et leurs familles. Ces anciens combattants algériens (recrutés comme auxiliaires de l’armée française lors de la Guerre d'Algérie) et leurs descendants vont avoir réparation de la « profonde injustice de la République », dont ils ont été victimes.
« Aux combattants, je veux dire notre reconnaissance ; nous n’oublierons pas. Je demande pardon, nous n’oublierons pas [...] La France a manqué à ses devoirs envers les harkis, leurs femmes, leurs enfants », a déclaré M. Macron aux « héros » de la République.
Longtemps réclamé par cette communauté d'expatriés abandonnés par l'Hexagone, le projet de loi portant reconnaissance et réparation des harkis a été confirmé par l'Elysée. « Le gouvernement portera avant la fin de l’année un projet visant à inscrire dans le marbre de nos lois la reconnaissance et la réparation à l’égard des harkis. L’honneur des harkis doit être gravé dans la mémoire nationale », a ajouté le président français.
En prélude à la Journée nationale d’hommage aux harkis qui se tient le 25 septembre, depuis 2003, la France espère à travers ce geste historique tourner cette page sombre de son l'histoire. « L’histoire des harkis, c’est une histoire de Français et c’est l’histoire des Français. C’est dans cet état d’esprit qu’il faut aborder ce nouveau chapitre », a fait savoir l'Elysée.
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— Élysée (@Elysee) September 20, 2021
La prochaine étape de cette annonce est l'adoption de cette loi et la détermination des conditions de son application.
A sept mois de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron poursuit sa politique mémorielle. En mars, il avait déjà annoncé la déclassification d’archives vieilles de plus de 50 ans sur la Guerre d’Algérie ; une mesure considérée comme un tournant majeur dans l’assainissement des relations franco-algériennes.
D’ici les prochains jours, le chef d’Etat prendra part à deux journées organisées en souvenir de la répression par la police française d’une manifestation d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961 et de la signature des accords d’Evian le 18 mars 1962 qui ont consacré la défaite française en Algérie.
Dorcas Loba (Stagiaire)
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