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Deux ONG françaises appellent le G7 à combattre la spéculation sur les produits alimentaires de base

Deux ONG françaises appellent le G7 à combattre la spéculation sur les produits alimentaires de base

  • mercredi 22 juin 2022
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(Agence Ecofin) - Depuis plus d’une décennie, les liens entre les marchés agricoles et ceux financiers se sont renforcés considérablement. Avec le développement de la spéculation sur les produits de base, de nombreuses voix dénoncent les risques sur la sécurité alimentaire mondiale.  


La spéculation pratiquée actuellement sur les prix agricoles menace la sécurité alimentaire mondiale déjà fragilisée par le bouleversement des marchés des denrées de base suite au conflit russo-ukrainien. C’est ce qu’indiquent dans un communiqué conjoint publié le lundi 20 juin, les ONG françaises Foodwatch et le CCFD-Terre solidaire.  


Si la spéculation est inhérente aux marchés des matières premières, les organisations estiment que les choses changent radicalement quand il s’agit de denrées agricoles dont dépendent des millions de personnes pour leur sécurité alimentaire.


D’après les ONG, cette opération financière a connu un net regain depuis le début de la guerre en Ukraine avec des spéculateurs pariant à la hausse sur les prix du blé, du maïs et d’autres denrées de base dans un contexte de volatilité élevée.   



Pour preuve indiquent-elles, deux grands fonds d’investissement agricoles ont déjà investi près de 1,2 milliard $ en 2022, soit 6 fois plus que toute l’année 2021.  


« Un certain degré d’opérations sur les marchés financiers des matières premières agricoles est important, afin que les agriculteurs et les entreprises agricoles puissent se protéger contre les fluctuations des prix sur les marchés à terme. Cependant, les paris financiers ne remplissent plus cette fonction initiale et visent des profits déconnectés de la réalité du marché. Le volume des transactions spéculatives sur les bourses de matières premières a augmenté de façon spectaculaire depuis le début de la guerre en Ukraine », souligne pour sa part le CCFD-Terre Solidaire. 


Alors que les pays du G7 se rencontreront durant un sommet qui se tiendra en Allemagne du 26 au 28 juin, les organisations appellent les membres à prendre des mesures fortes pour soustraire les produits agricoles de la spéculation généralisée.   


« Les initiatives et déclarations internationales se multiplient sur la crise alimentaire mondiale. Mais dans les solutions avancées, il y a un grand absent : la régulation des marchés agricoles et en particulier la lutte contre la spéculation. Pourtant, on observe déjà qu’un certain nombre d’acteurs comme des fonds d’investissement ou des traders se sont rués sur les principales places boursières de matières premières agricoles. Les Etats membres du G7 doivent prendre des mesures fortes, pour empêcher ces [profiteurs de la faim] de sévir ! Il serait indécent qu’une poignée de spéculateurs s’enrichisse pendant que des millions de personnes tomberont dans l’insécurité alimentaire », a déclaré Jean-François Dubost, directeur du plaidoyer au CCFD-Terre solidaire.


Pour rappel, selon la FAO, le recul des exportations de blé et d’autres produits alimentaires de base en provenance de Russie et d’Ukraine pourrait menacer de famine 11 à 19 millions de personnes de plus sur la période 2022-2023.


Espoir Olodo 


Lire aussi :


13/06/2022 - L’ONU s’alarme de la multiplication des restrictions commerciales sur les produits alimentaires et les engrais


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