Une étude récente menée par des chercheurs en Australie a mis en lumière le rôle essentiel d’un gène appelé ACE2 dans la grossesse en utilisant des mini placentas cultivés en laboratoire. Ces petites répliques du placenta humain, appelées organoïdes placentaires, sont des modèles réduits qui permettent de mieux comprendre les mécanismes qui gouvernent la formation du placenta. Or, cet organe vital pour nourrir et protéger le fœtus pourrait voir ses fonctions perturbées par des altérations génétiques du gène ACE2, et cela pourrait impacter sérieusement le bon déroulement de certaines grossesses.
Des mini placentas pour comprendre les mystères de la grossesse
Les organoïdes placentaires, de petites structures cultivées à partir de cellules souches, ont été utilisés pour cette étude dirigée par Anya Arthurs, biologiste moléculaire à l’Université Flinders en Australie. Ces mini placentas permettent aux scientifiques de simuler et observer de près les processus biologiques qui se déroulent pendant la grossesse. Cette technique révolutionnaire ouvre une nouvelle ère dans l’étude de la grossesse et permet de mieux comprendre l’impact de gènes comme l’ACE2 sur la santé de la mère et de l’enfant.
L’ACE2 est une enzyme que l’on connaît principalement pour son rôle dans la pénétration du coronavirus dans les cellules humaines. Néanmoins, au-delà de cette fonction, il joue un rôle bien plus large dans l’organisme. Il intervient notamment dans la régulation de la pression artérielle et des niveaux de liquide en équilibrant l’action de l’ACE, une autre enzyme qui stimule la croissance cellulaire. Lors de la grossesse, l’ACE2 est crucial pour assurer un développement placentaire optimal, mais ce rôle précis n’a été qu’à peine effleuré jusqu’à aujourd’hui.
Que nous dit l’étude ?
Dans cette recherche, les scientifiques ont modifié génétiquement les organoïdes placentaires pour supprimer ou altérer le gène ACE2 afin de tester ses effets sur le développement du placenta. Les résultats ont alors été frappants. En effet, les placentas dépourvus de ce gène ou porteurs d’une version modifiée ont présenté un développement plus lent et moins symétrique que ceux dont le gène était intact. En outre, les ratios entre ACE et ACE2 étaient perturbés dans ces organoïdes, ce qui suggère que l’équilibre entre ces deux protéines est essentiel pour que le placenta se développe correctement.
Le lien entre les altérations du gène ACE2 et les problèmes de croissance placentaire révélés par l’étude pourrait ainsi expliquer certaines complications graves de la grossesse, comme la prééclampsie ou encore la croissance fœtale retardée. Ces maladies sont souvent dues à un placenta qui ne parvient pas à nourrir et oxygéner correctement le fœtus. En mettant en lumière le rôle clé de l’ACE2, cette étude ouvre donc de nouvelles perspectives pour comprendre et traiter ces pathologies.

De nouvelles pistes pour la santé maternelle
Ces résultats sont prometteurs pour la santé des femmes enceintes. En identifiant l’ACE2 comme un gène clé dans le développement placentaire, l’étude pourrait aider à mieux comprendre les causes profondes de certaines complications de la grossesse. Des variations génétiques de ce gène sont déjà liées à des troubles tels que la prééclampsie, une condition pouvant avoir des conséquences graves pour la mère et l’enfant. Mieux comprendre le rôle de l’ACE2 dans le placenta pourrait offrir de nouvelles pistes pour prévenir ces complications.
ouvre également la voie à des traitements plus ciblés pour les femmes enceintes. Grâce à l’utilisation des organoïdes placentaires, les chercheurs peuvent en effet maintenant mieux étudier les mécanismes moléculaires responsables de ces complications et tester des solutions thérapeutiques avant de les appliquer dans des contextes réels. Si ces découvertes sont confirmées, elles pourraient alors offrir une meilleure prise en charge pour les futures mamans confrontées à des risques accrus pendant leur grossesse.