Une équipe de paléontologues japonais et mongols a récemment identifié des empreintes fossiles exceptionnelles dans le désert de Gobi. Ces traces, laissées par d’énormes dinosaures herbivores appelés hadrosauridés, offrent un aperçu inédit de ces géants du Crétacé.
Les « vaches du Crétacé »
Les hadrosauridés, surnommés « dinosaures à bec de canard », comptent parmi les plus grands herbivores à avoir foulé la Terre. Apparue il y a environ 100 millions d’années, cette famille de dinosaures a prospéré jusqu’à la fin du Crétacé, il y a 66 millions d’années. Avec des tailles pouvant dépasser les quinze mètres de long et un poids de plusieurs tonnes, ils comptaient parmi les géants de leur époque.
Contrairement aux féroces carnivores comme le Tyrannosaurus rex, les hadrosauridés étaient des créatures pacifiques qui vivaient en troupeaux et se nourrissaient de plantes. Leur bec aplati, dépourvu de dents, mais équipé d’une puissante structure de mastication, leur permettait de broyer efficacement la végétation. Leur régime alimentaire comprenait probablement des feuilles, des fougères et des conifères, qu’ils consommaient en grande quantité pour subvenir à leurs besoins énergétiques.
Leur large répartition géographique, s’étendant de l’Amérique du Nord à l’Asie, témoigne de leur capacité d’adaptation à des environnements variés, allant des plaines aux forêts humides. Cette abondance en fait des indicateurs précieux pour les paléontologues cherchant à reconstituer les écosystèmes du Crétacé. Chaque nouvelle découverte fossile de ces géants herbivores permet d’affiner notre compréhension des interactions entre espèces et des dynamiques environnementales de cette époque révolue.
Une découverte impressionnante dans le désert de Gobi
Lors d’une expédition menée en juin 2024, les paléontologues ont mis au jour plusieurs empreintes fossiles de ces animaux datant de 70 millions d’années. Parmi elles, une trace de 92 centimètres de diamètre s’impose comme l’une des plus grandes jamais découvertes pour un hadrosauridé. Selon les scientifiques, elle aurait été laissée par un Saurolophus géant, dont la taille totale est estimée à plus de quinze mètres, rivalisant avec certains des plus grands dinosaures carnivores comme le Tarbosaurus.
Toutefois, la découverte ne s’arrête pas là. Les chercheurs ont également trouvé une piste continue de 24 mètres composée de treize empreintes successives mesurant chacune environ 85 centimètres de diamètre. Cette série de traces est particulièrement précieuse pour les scientifiques, car elle leur permet d’analyser la posture, la vitesse et le mode de déplacement de ces dinosaures. Contrairement aux fossiles osseux, qui fournissent des informations sur la morphologie, les empreintes fossilisées révèlent des détails sur le comportement des animaux lorsqu’ils étaient vivants.

Vers de nouvelles découvertes ?
Jusqu’à présent, le plus grand squelette connu d’hadrosauridé appartient au Shantungosaurus, un colosse découvert en Chine. Cependant, les empreintes récemment trouvées en Mongolie laissent entrevoir la possibilité de retrouver des fossiles encore plus impressionnants. Pour les paléontologues, l’objectif est désormais clair : retrouver le squelette complet du Saurolophus ayant laissé ces empreintes.
Cette découverte illustre une fois de plus l’importance du désert de Gobi qui regorge de trésors paléontologiques. Déjà célèbre pour la mise au jour de fossiles de dinosaures parfaitement conservés, cette région continue de surprendre la communauté scientifique et d’enrichir notre compréhension du monde préhistorique.