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Des chercheurs font une découverte importante sur les grands requins blancs

Des chercheurs font une découverte importante sur les grands requins blancs

  • vendredi 9 août 2024
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Les grands requins blancs, emblèmes des océans et prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire, ont longtemps fasciné les scientifiques. Et ces créatures ont encore beaucoup de choses à nous apprendre. Une équipe de chercheurs vient en effet de faire une découverte significative sur la diversité génétique de ces poissons qui aura des implications profondes pour leur conservation.


Un flou génétique

Avant cette étude, les scientifiques savaient que les grands requins blancs (Carcharodon carcharias) avaient une vaste répartition géographique, mais leur structure génétique globale restait mal comprise. Les chercheurs étaient curieux de savoir si ces requins formaient des populations distinctes avec des caractéristiques génétiques uniques ou s’ils représentaient au contraire une population homogène à l’échelle mondiale.

Pour répondre à ces questions, une équipe de chercheurs dirigée par Leslie Noble, écologiste évolutionniste moléculaire à l’Université Nord en Norvège, a entrepris une analyse génétique approfondie. Les chercheurs ont prélevé des échantillons de tissus de 89 grands requins blancs issus de différentes régions du monde.

L’équipe a utilisé des techniques avancées de séquençage génétique pour examiner les variations de l’ADN au niveau d’un seul nucléotide, la plus petite unité génétique. Cette approche a permis d’obtenir une vue détaillée des différences génétiques à une échelle fine. En analysant des centaines de milliers de marqueurs génétiques, les chercheurs ont ainsi pu reconstruire les relations évolutives entre les différentes populations de requins.


Une répartition génétique distincte

Les résultats de l’analyse ont révélé que les grands requins blancs se répartissent en trois groupes génétiques distincts. Ces groupes correspondent à des régions géographiques spécifiques : l’Atlantique Nord/Méditerranée, l’Indo-Pacifique et le Pacifique Nord. La séparation génétique des requins a été datée à environ 100 000 à 200 000 ans, pendant la période glaciaire pénultième.

Cette période glaciaire avait entraîné une chute du niveau de la mer jusqu’à 150 mètres en dessous du niveau actuel. Selon les auteurs, cette baisse du niveau de la mer ainsi que les changements dans les courants océaniques et les températures pourraient avoir créé des barrières géographiques. Ces barrières auraient alors isolé les populations de requins, empêchant les échanges génétiques entre elles et permettant à chaque groupe de développer des caractéristiques distinctes.

Les analyses ont également montré que ces lignées ne se sont que très rarement croisées. Une découverte surprenante et notable fut cependant la présence d’un requin hybride dans le triangle des Bermudes qui mélange des lignées indo-pacifique et nord-pacifique. Cette observation suggère ainsi que bien que quelques croisements aient pu se produire, ces derniers restent rares. Il est également probable que les progénitures hybrides ont moins de chances de survivre et donc de se reproduire.


grand requin blanc
Crédits : Peter_Nile/iStock

Des implications pour la conservation des grands requins blancs

La découverte de ces trois lignées distinctes aura des implications importantes pour les efforts de conservation des grands requins blancs. Les scientifiques soulignent en effet que la perte d’une population dans une région particulière ne pourrait pas être compensée par des requins provenant d’autres lignées. En d’autres termes, chaque population représente une unité génétique unique qui ne peut pas être remplacée par une autre. Cela signifie que la disparition d’une lignée entraînerait non seulement la perte d’individus, mais aussi la perte d’une diversité génétique précieuse.

La situation est encore plus préoccupante compte tenu du statut de vulnérabilité du grand requin blanc. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population de ces requins a en effet diminué d’environ un tiers entre 1970 et 2018, principalement en raison de la surpêche et de la perte de leur habitat. Bien que des efforts de conservation aient permis une légère augmentation de leur nombre, la reconnaissance des trois lignées distinctes souligne la nécessité de protéger chaque population de manière ciblée.

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