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Ces minéraux pourraient éliminer le carbone à une vitesse record

Ces minéraux pourraient éliminer le carbone à une vitesse record

  • mardi 4 mars 2025
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Face à l’urgence climatique, la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) est un enjeu crucial. Pourtant, malgré les efforts pour limiter la pollution, le CO2 continue de s’accumuler dans l’atmosphère. Dans cette course contre la montre, sa capture et son stockage apparaissent comme des solutions essentielles. C’est là qu’intervient une découverte révolutionnaire menée par des chercheurs de l’Université de Stanford : utiliser des roches pour l’absorber efficacement. Cette idée aussi simple que prometteuse pourrait bien changer la donne.


Une technique inspirée d’un procédé ancien

L’équipe de Stanford, dirigée par le chimiste Matthew Kanan, s’est appuyée sur une technique vieille de plusieurs siècles qu’elle a ajustée pour répondre aux besoins actuels. Le principe ? Transformer des minéraux présents dans les roches afin de les rendre beaucoup plus réactifs avec le CO2. Pour cela, les chercheurs ont combiné deux minéraux : l’oxyde de calcium, connu pour sa réactivité, et le silicate de magnésium, beaucoup plus inerte.

Lorsqu’ils sont chauffés, l’oxyde de+ calcium et le silicate de magnésium subissent une réaction d’échange d’ions, les rendant tous deux hautement réactifs avec le dioxyde de carbone. Une fois exposés à l’air libre et à l’humidité, ces minéraux capturent le CO2 et se transforment en carbonates solides, emprisonnant le carbone de manière stable et durable.

En testant cette nouvelle combinaison, les résultats ont été stupéfiants. En seulement deux heures d’exposition au CO2 et à l’eau, ces minéraux se sont transformés en nouveaux composés carbonatés, piégeant ainsi tout le carbone disponible. Ce processus des milliers de fois plus rapide que l’érosion naturelle restait jusqu’à présent le mécanisme principal d’absorption du CO2 par les roches.


Des applications prometteuses, notamment en agriculture

Cette capacité à fixer rapidement le carbone à température ambiante ouvre des perspectives immenses. Contrairement à d’autres techniques de capture du CO2 qui nécessitent des infrastructures complexes et coûteuses, cette méthode utilise des matériaux abondants et peu chers avec un processus plus simple, ce qui le rend plus intéressant sur le plan industriel.

Les chercheurs de Stanford estiment également que cette technologie pourrait être déployée à grande échelle en utilisant des résidus miniers. Chaque année, plus de 400 millions de tonnes de ces résidus contenant des silicates appropriés sont générées dans le monde. Cette ressource sous-exploitée représente ainsi une opportunité colossale pour capter durablement le CO2 atmosphérique.

Parmi les applications envisagées, l’agriculture se distingue comme un terrain idéal. Les minéraux transformés pourraient en effet être répandus sur de grandes surfaces agricoles où ils capteraient le CO2 tout en améliorant la qualité des sols. En effet, ces minéraux alcalins agiraient comme un substitut au chaulage, une pratique déjà utilisée par les agriculteurs pour enrichir les sols en carbonate de calcium.


carbone
Crédits : Simon Dux/iStock

En plus de fixer le carbone, ces minéraux libéreraient du silicium en se dégradant, un élément bénéfique pour les plantes qui renforce leur résistance et améliore les rendements agricoles. Cette double action (capture du carbone et fertilisation des sols) rend cette solution particulièrement attractive pour le secteur agricole.

L’étude a été publiée dans la revue Nature.

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