Aux États-Unis, une équipe de chercheurs a mis au point un moyen permettant d’extraire de l’eau potable à partir de l’air ambiant. Le procédé intègre des hydrogels à base de biomasse obtenue à partir de déchets alimentaires, de branches mortes etc.
Pourquoi utiliser des hydrogels ?
Selon l’ONU, la proportion de la population mondiale ayant accès à une eau potable gérée en toute sécurité est passée de 69% à 73% entre 2015 et 2022. Si la situation s’améliore globalement, des millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable, souvent dans les zones les plus isolées. Ainsi, diverses solutions voient progressivement le jour. Citons par exemple l’innovation de deux étudiants chinois ayant participé aux Dyson Awards en 2023. Il s’agit ici de l’AquaGel, une technologie de collecte de l’humidité atmosphérique prenant la forme d’une machine contenant des modules de capteur d’eau dans lesquels se trouvent une fine couche d’hydrogel imprimée en 3D.
Plus récemment, une équipe de l’Université du Texas à Austin (États-Unis) a également mis au point une technique de récupération d’eau atmosphérique. Cette fois, le procédé intègre des hydrogels de biomasse fonctionnalisés moléculairement afin de convertir des matières organiques en sorbants, des matériaux capables de capter des liquides. Ces travaux très intéressants ont fait l’objet d’une publication dans la revue Advanced Materials le 13 février 2025.

Une matière première disponible et peu couteuse
La biomasse utilisée dans la fabrication des hydrogels se compose de déchets alimentaires, de branches mortes, des coquillages, entre autres. Or, ces hydrogels se combinent a une chaleur douce afin de récolter de l’eau potable dans l’atmosphère et ce, même en cas de sécheresse. Selon les chercheurs, le dispositif est capable de récolter 14,19 litres d’eau potable par jour.
Par ailleurs, les hydrogels sont biodégradables et nécessiteraient très peu d’énergie pour libérer l’eau accumulée. Afin d’obtenir ces résultats, les scientifiques on eu recours à un processus d’ingénierie moléculaire. Il est ici question d’une modification moléculaire des polysaccharides naturels, afin d’améliorer leur capacité à capturer l’humidité de l’air à température ambiante.
Le dispositif s’écarte donc totalement de l’approche traditionnelle dite de « sélection et de combinaison », cette dernière nécessitant de choisir des matériaux spécifiques. Ici, n’importe quelle biomasse peut devenir un collecteur d’eau potable efficace, alors que d’autres matériaux comme la cellulose, l’amidon et le chitosane se sont également montrés pertinents durant les tests. Ainsi, cette innovation convient aux communautés hors réseau et aux opérations de secours d’urgence dans des zones isolées.