Un projet pourrait bien repousser les limites de notre compréhension de l’Univers. La Chine a récemment proposé un plan audacieux : la construction d’un réseau de radiotélescopes sur la face cachée de la Lune. Si ce projet se concrétise, il pourrait révolutionner l’astronomie en offrant une fenêtre unique sur les mystères cosmiques les plus profonds.
Un emplacement idéal pour l’astronomie
L’idée de placer un télescope sur la face cachée de la Lune n’est pas nouvelle. Ce lieu protégé des interférences électromagnétiques provenant de la Terre est en effet reconnu comme un spot idéal pour observer le cosmos dans des longueurs d’onde que l’atmosphère terrestre bloque généralement. Cela permettrait ainsi aux astronomes de scruter des signaux radio de très grande longueur d’onde, une portion du spectre qui pourrait offrir des informations cruciales sur l’Univers primitif, avant même la formation des premières étoiles.
La Chine n’est pas la seule à envisager cette possibilité. En 2021, la NASA avait proposé de construire un télescope lunaire dans un cratère sur la face cachée de la Lune, mais la proposition chinoise semble aller encore plus loin. Selon le South China Morning Post, le projet chinois consisterait en un réseau de 7 200 antennes en forme de papillon réparties sur une surface de trente kilomètres de large. Ce réseau serait conçu pour capter des signaux cosmiques et pourrait offrir des informations sur l’âge sombre de l’Univers, une période qui précède la naissance des premières étoiles.
Un projet ambitieux et complexe
Construire un tel réseau sur la surface lunaire n’est pas une tâche simple. En plus de surmonter les défis techniques liés à l’installation d’équipements sur un terrain accidenté, la Chine devra faire face à des défis logistiques considérables. C’est pourquoi le projet serait réalisé en plusieurs phases.
Dans un premier temps, des missions lunaires robotisées, telles que les futures missions Chang’e 7 et 8, seraient utilisées pour déployer des antennes de test. Cette phase, qui durerait entre un et trois ans, serait l’occasion d’étudier les ondes radio sur la Lune et de cartographier l’environnement pour mieux comprendre les signaux cosmiques. Ensuite, des astronautes interviendraient pour installer la partie centrale du réseau, composée de 100 antennes. Enfin, une fois la base de recherche lunaire chinoise opérationnelle, la construction complète du réseau pourrait débuter.
La Chine prévoit de terminer ce projet d’ici une décennie, mais le processus sera complexe et nécessitera des technologies de pointe, y compris des robots, des satellites relais, des activités extravéhiculaires et un transport par fusée. Ces missions permettront non seulement de construire le télescope, mais aussi de faciliter la collecte de données scientifiques essentielles.