(Agence Ecofin) - Depuis le début des attaques houthies, le Cap de Bonne-Espérance est devenu, malgré son trajet plus long, une alternative au Canal de Suez dont les revenus s’émiettent de plus en plus.
L’Egypte semble s’éloigner de plus en plus de l’objectif de 13 milliards USD de recettes prévu pour les activités du Canal de Suez à l’horizon 2025, en raison de la baisse notable des revenus depuis le début du conflit armé dans le golfe d’Aden. Depuis janvier 2024, les pertes du Canal sont chiffrées à près de 6 milliards USD, soit environ 50 à 60% de ses recettes d’après le président Abdel Fattah Al-Sissi, cité par la presse locale.
Pour l’exercice en cours, l’autorité du canal de Suez (SCA) projetait 9 milliards USD de revenus, après avoir indiqué une baisse de 23,4% à l’issue de l’exercice 2023/2024, clôturé le 30 juin. 20 148 navires ont été enregistrés sur cette période, contre 25 911 sur l’exercice 2022/2023.
Les déclarations d’Abdel Fattah Al-Sissi sont faites dans un contexte d’escalade des tensions dans le golfe d’Aden ces dernières semaines, malgré les efforts d’une coalition navale dirigée par les États-Unis pour contrer les attaques sur les navires. Selon le chef d’Etat égyptien, la situation accroît l’impasse sur les objectifs de recettes de ce passage maritime stratégique, de même que sur l’économie nationale en général.
« Les développements actuels sont extrêmement préoccupants et pourraient entraîner une escalade du conflit dans la région, mettant en péril la stabilité et l’économie ».
La situation maintient par ailleurs des contraintes logistiques sur la chaine d’approvisionnement de l’Afrique. Depuis le début de la crise, plusieurs compagnies maritimes internationales ont décidé de dérouter leurs navires pour éviter le passage via le Canal de Suez, prolongeant ainsi leurs trajets de plus de 10 jours.