Récemment, plusieurs grands requins blancs ont été retrouvés sans vie sur le littoral canadien. Or, ils présentaient une anomalie étrange au niveau du cerveau. Si la communauté scientifique surveille de près le phénomène, ce dernier reste pour l’instant assez difficile à expliquer.
Cinq animaux morts dans des conditions similaires
Présent aux quatre coins du monde, le grand requin blanc (Carcharodon carcharias) peut mesurer jusqu’à six mètres de long. Il s’agit donc de l’un des plus grands poissons existants sur Terre. Parfois associé à des attaques contre les humains, l’animal est néanmoins classé comme vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Durant les derniers mois, la façade atlantique du Canada a été le théâtre de découvertes macabres. Plusieurs requins de cette espèce ont été retrouvés morts et certains d’entre eux présentaient une anomalie au cerveau comme l’expliquait le New York Times dans un article du 2 février 2025.
Le premier de ces prédateurs s’est échoué sur l’Île-du-Prince-Édouard, la plus petite province du pays. L’animal d’une longueur de 2,65 m pour une masse de 227 kg a fait l’objet d’une autopsie. Selon les résultats, le squale ne présentait aucune blessure physique d’importance et ses organes internes semblaient intacts. Jusqu’à il y a peu, la mort de l’animal restait ainsi un mystère. Les chercheurs ont ensuite procédé à des analyses microscopiques et ont découvert la cause du décès : une méningo-encéphalite. Cette maladie implique une inflammation des tissus cérébraux à l’origine d’une compression et d’un gonflement du cerveau. Selon les chercheurs canadiens, cette pathologie peut empêcher l’animal de se nourrir et de maintenir son propre équilibre jusqu’à son décès.

Une affection qui touche les requins encore inexpliquée
Megan Jones, pathologiste vétérinaire au Collège et directrice régionale du Réseau canadien pour la santé de la faune (RCSF), est l’experte qui a pratiqué l’autopsie. Elle s’est rapidement inquiétée après l’apparition d’autres cas similaires dans le pays. Au total, quatre autres requins échoués semblaient en effet présenter les mêmes caractéristiques que le premier. Les chercheurs doivent désormais en apprendre plus sur la pathologie et surtout sur son origine. De plus, ils devront tenter de comprendre s’il s’agit d’une épidémie de masse qui touche les grands requins blancs. Si les recherches se poursuivent actuellement, certains obstacles persistent. Certains cadavres ont notamment demeuré trop longtemps dans l’eau et sont trop dégradés pour être finement analysés.
Deux des cadavres auraient pu toutefois signifier une potentielle propagation de la maladie. Le premier contenait dans son estomac de gros morceaux de marsouin, une proie possiblement infectée par des parasites ou des bactéries. Le second, retrouvé dans un port, a agonisé pendant des jours en nageant de manière désorientée. Néanmoins, les autopsies n’ont pas révélé de signe qui puissent laisser penser à la méningo-encéphalite.
Enfin, la prochaine étape sera sous la responsabilité du Washington Animal Disease Diagnostic Lab (WADDL) à qui les chercheurs canadiens ont envoyé les tissus cérébraux des requins. Ce laboratoire effectuera un séquençage génétique des échantillons afin de déterminer précisément s’il est question d’une infection par un virus, une bactérie ou un parasite.