(Agence Ecofin) - Stoppé fin 2019 sur une mésentente entre la Banque industrielle et commerciale de Chine et le gouvernement du Cameroun, le financement du barrage de Bini à Warak pourrait reprendre incessamment. Le lobbying du parlement camerounais s’est avéré efficace pour débloquer la situation.
Le 31 mars lors d’un point de presse sur les défis de la fourniture énergétique dans le pays, Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Énergie, a évoqué le projet du barrage de Bini à Warak (75 MW), dont la mobilisation des financements est bloquée au niveau de l’Industrial and Commercial Bank of China (ICBC). Cette dernière avait rompu les négociations avec la partie camerounaise.
Selon le membre du gouvernement, le partenaire chinois a accepté de reprendre les négociations : « Nous avons bon espoir que les travaux de ce barrage vont reprendre dans un horizon proche, étant entendu que les négociations devant aboutir à la finalisation du financement ont repris entre le partenaire financier et l’État du Cameroun à travers le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire », relaie Investir au Cameroun.
Estimant le Cameroun engagé avec une autre banque, le banquier commercial chinois avait suspendu le financement depuis novembre 2019, alors que le gouvernement avait déjà honoré ses conditions préalables, notamment le paiement des 23 milliards FCFA au titre des conditions de mise en vigueur du prêt. Le MINEPAT a initié des négociations début 2021, sans succès.
Le gouvernement a finalement dû mettre à contribution les parlementaires camerounais qui ont plaidé auprès de leurs homologues chinois. Ces derniers ont en retour pu convaincre ICBC de revenir à la table des négociations.
Les travaux préparatoires d’installation de chantier et d’ouverture des voies d’accès sur le site sont achevés depuis 2018. Il en est de même pour les travaux d’excavation de la rive gauche. Le contrat des travaux de l’entreprise Sinohydro a été signé le 2 septembre 2019. En 2021, les activités de mise en œuvre du Plan d’action et de réinstallation, ainsi que les études d’impact environnemental et social de la ligne de transport ont été achevées. Des décrets d’indemnisation ont également été publiés.
Mais faute de financement, les travaux sont à l’arrêt. Pour leur réalisation, le Cameroun a signé en 2017 un accord de prêt d’un montant de 182 milliards FCFA avec la banque chinoise ICBC. L’ouvrage vise à venir en appui au barrage de Lagdo et à combler le déficit de production de l’électricité dont les populations de la partie septentrionale du pays sont victimes actuellement.
