Dans un contexte économique incertain, Boeing, l’un des géants de l’aéronautique et de l’espace, envisage de vendre ses activités spatiales, y compris son programme de vaisseau spatial Starliner. Ce tournant stratégique fait suite à une année marquée par des pertes financières significatives et des défis techniques persistants, ce qui soulève des questions sur l’avenir de l’entreprise dans le secteur spatial.
Un contexte de pertes financières
Boeing, qui a longtemps été un partenaire clé de la NASA, est confronté à des défis financiers croissants. Le programme Starliner, destiné à transporter des astronautes vers la Station Spatiale internationale (ISS), a notamment enregistré une charge de 250 millions de dollars au troisième trimestre de 2024, principalement en raison de retards et de coûts de test plus élevés que prévu. Ces pertes s’ajoutent à une perte de 125 millions de dollars signalée au deuxième trimestre. En tout, le secteur de la défense, de l’espace et de la sécurité de Boeing aurait affiché des pertes de 3,1 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de l’année.
Des grèves prolongées de son principal syndicat, combinées à des problèmes opérationnels, ont également exacerbé les difficultés de l’entreprise. Selon un rapport du Wall Street Journal, les discussions concernant la vente de ces activités en sont à un stade précoce, mais témoignent d’une volonté de restructuration.
Rappelons que Boeing un acteur majeur dans le développement de la fusée SLS (Space Launch System), qui est destinée à transporter des astronautes vers la Lune dans le cadre du programme Artemis de la NASA. Malgré l’éventualité d’une vente, la société pourrait cependant conserver son rôle de chef de file dans ce programme vital.

Une compétition accrue sur le marché spatial
L’éventualité d’une vente pourrait naturellement amener d’autres entreprises à s’intéresser aux activités spatiales de Boeing, y compris des sociétés de capital-investissement ou des consortiums cherchant à renforcer leur position dans l’industrie. Cependant, la complexité des technologies spatiales et les exigences réglementaires associées pourraient rendre une telle vente délicate.
Nous savons également que Blue Origin s’intéresse depuis quelques mois à United Launch Alliance (ULA), propriété de Lockheed Martin et Boeing. Cette société, autrefois dominante dans l’industrie américaine des lancements, est elle aussi en concurrence difficile avec SpaceX. Naturellement, ULA ne représente qu’une partie des activités spatiales de Boeing. Pour l’heure, on ignore si la société de Jeff Bezos pourrait ou non élargir son plan de rachat. Ainsi, les prochaines étapes détermineront non seulement l’avenir de Boeing, mais également l’évolution du paysage de l’exploration spatiale pour les années à venir.