Nombreux sont les spécialistes à pencher en faveur d’un comportement récréatif pour expliquer les attaques d’orques à répétition frappant les bateaux au large du détroit de Gibraltar. Une nouvelle étude réfute cette théorie.
Depuis 2020, des centaines de collisions entre des orques et des bateaux de pêche ou de plaisance ont été enregistrées au large du Maroc, de l’Espagne et du Portugal. Les théories pour expliquer ce comportement récent abondent. Voici la dernière en date.
Une nouvelle étude réfute la théorie du jeu
Jusqu’ici, les scientifiques estimaient que les orques entraient en collision avec les bateaux pour jouer, notamment avec certains éléments immergés comme le gouvernail. Une nouvelle étude menée par un centre de recherche scientifique espagnol, The Bottlenose Dolphin Research Institute (BDRI), propose une autre explication.
L’hypothèse de la chasse au thon
Le thon rouge d’Atlantique, poisson d’envergure dépassant facilement les quatre mètres de long et pouvant atteindre une vitesse de 50 km/h, compte parmi les proies principales de l’orque, que celui-ci chasse autour du détroit de Gibraltar, généralement en été et au printemps, lorsque le poisson migre pour se reproduire. Pour profiter de cette abondance de proies, les épaulards suivent ces migrations en utilisant des techniques de chasse parfaitement coordonnées.
Selon les analyses du BDRI, les caractéristiques physiques et hydrodynamiques du thon rouge d’Atlantique seraient similaires à celles d’un bateau, similitudes pouvant expliquer l’attrait des orques pour les navires de taille moyenne évoluant au large du détroit de Gibraltar.
Mais loin de confondre ces embarcations avec des thons, les épaulards pourraient adopter un comportement éducatif, s’entraînant alors à « attaquer » les bateaux de manière consciente ou inconsciente pour peaufiner leurs techniques de chasse. C’est du moins la théorie qu’avance l’institut de recherche galicien :
Les interactions de certaines orques avec des bateaux pourraient indiquer une manifestation de jeu, un trait de caractère bien établi chez ces mammifères intelligents. Le jeu offre en effet aux épaulards la possibilité de développer leurs compétences physiques et cognitives.
