ArianeGroup et Arianespace ont retardé un test critique de la fusée Ariane 6 qui devrait désormais avoir lieu de début octobre jusqu’en novembre. Cet essai très attendu impliquera un tir complet de huit minutes du moteur Vulcain 2.1, représentant toute la phase de vol de l’étage principal.
Un test grandeur nature
Ariane 6 est une fusée développée par l’Agence spatiale européenne (ESA) en collaboration avec l’Agence spatiale française CNES et d’autres partenaires européens. Destiné à succéder à Ariane 5, ce lanceur proposera une solution de lancement plus compétitive sur le marché spatial mondial. Il sera conçu de manière à réduire les coûts de lancement tout en maintenant un haut niveau de fiabilité, ce qui devrait permettre à l’Europe de rivaliser avec d’autres acteurs majeurs, dont SpaceX, du moins sur le papier.
Pour opérer, Ariane 6 sera conçue en deux versions principales : Ariane 62 et Ariane 64, en fonction des besoins des missions. Ariane 62 a deux boosters, tandis qu’Ariane 64 en a quatre, ce qui permet de transporter des charges utiles plus lourdes.
Cela étant dit, le premier vol d’Ariane 6 était initialement prévu pour 2020. Finalement, après de multiples retards (principalement pour des raisons budgétaires et politiques), ce lanceur n’a toujours pas effectué le moindre lancement. Cependant, tout laisse à croire que l’année 2024 sera la bonne. Tout dépendra d’un prochain test effectué en novembre prochain.
Au cours de cet essai, Ariane 6 fera fonctionner son moteur Vulcain 2.1 pendant huit minutes complètes (soit 470 secondes), ce qui représente toute la phase de vol de l’étage central. Le test aura lieu au port spatial européen de Kourou, en Guyane française, a annoncé l’Agence spatiale européenne (ESA) dans un communiqué du 19 octobre. Notez aussi qu’un autre test destiné à répéter les procédures de lancement, y compris l’allumage du moteur, devrait avoir lieu d’ici la fin octobre.

Problème technique
Ce grand test prévu en novembre a été retardé après la découverte d’un problème avec le système de contrôle du vecteur de poussée du moteur principal plus tôt cet automne.
Dans le détail, le vecteur de poussée fait référence à la direction dans laquelle la force propulsive est exercée par le moteur principal d’une fusée. Le système de contrôle du vecteur de poussée permet de gérer cette direction en ajustant l’orientation du moteur.
Ici, les ingénieurs ont constaté un problème avec le groupe hydraulique du système. La pression interne de ce groupe hydraulique était en effet anormale. Pour le résoudre, un groupe d’experts a été chargé d’analyser la situation et de proposer des solutions. La date exacte du lancement de la fusée ne pourra pas être déterminée tant que ce problème n’aura pas été résolu. Cependant, tout devrait se régler au cours des jours à venir.