Une entreprise basée à Singapour a mis au point une batterie d’un nouveau genre capable de représenter une alternative crédible aux batteries au lithium actuelles. Selon les chercheurs, il est question d’une batterie à base de cellulose moins onéreuse et plus durable tout en offrant une longévité et une densité comparable.
Bonjour la cellulose, adieu le lithium
Le matériau le plus utilisé pour la fabrication de batteries est le lithium, un métal hautement stratégique. En effet, il constitue aujourd’hui un composant essentiel de la transition énergétique, car il permet d’entrevoir un abandon progressif des carburants d’origine fossile en plus du stockage des énergies durables telles que le solaire et l’éolien. Cependant, l’exploitation de ce métal n’est pas considérée comme respectueuse de l’environnement (malgré une découverte récente), surtout au niveau des batteries. Ces dernières intègrent entre autres des terres rares. De plus, les risques d’incendie et d’explosion relatifs aux batteries au lithium sont assez élevés.
Les recherches se poursuivent donc pour trouver des alternatives à ces batteries. Parmi les pistes les plus prometteuses, il est possible d’évoquer Flint, une société basée à Singapour. Dans les grandes lignes, cette entreprise a développé une cellule plus sécurisée, plus durable et moins coûteuse que le lithium-ion, et ce, tout en permettant une densité d’énergie et une longévité similaire.
Le principal composant de ce nouveau genre de batterie, nommée Flint Paper, n’est autre que la cellulose, un glucide qui constitue entre 35 et 50 % de la biomasse végétale terrestre et qui est le principal constituant du bois. Elle est surtout connue pour son utilisation dans l’industrie papetière, autrement dit la fabrication de la pâte à papier. Néanmoins, la cellulose trouve aussi d’autres applications, notamment dans l’industrie agroalimentaire.
De nombreux avantages
Outre la cellulose, la batterie Flint paper intègre des métaux comme le manganèse et le zinc en lieu et place du lithium et du cobalt. Selon les responsables du projet, la chaîne d’approvisionnement est abondante, car il n’y a ici aucun besoin de matériaux dits toxiques ou de terres rares. De plus, la batterie ne promet pas seulement un meilleur rapport à l’environnement. En effet, le coût de fabrication serait moins élevé, à savoir environ 50 dollars par kilowatt contre 115 dollars par kilowatt pour les batteries lithium-ion. La batterie à base de cellulose peut également concurrencer les batteries au lithium sur le plan de la densité énergétique. Cette dernière est de 226 Wh/kg alors que celle des batteries lithium-ion tourne autour des 200 Wh/kg.
« Une technologie révolutionnaire de batterie rechargeable à base d’eau, élaborée dès le départ avec le développement durable comme priorité. Fabriquée à partir de matériaux renouvelables et non toxiques, elle offre des performances élevées avec une empreinte carbone réduite. La batterie Flint Paper réduit la prime écologique et est entièrement compostable en fin de vie, redéfinissant ainsi la notion d’énergie durable », peut-on lire sur le site officiel de la société.
Au niveau de la sécurité, la batterie de Flint, plus simplement appelée batterie en papier, se distingue par un risque quasi nul d’incendie ou d’explosion. En effet, l’accumulateur a recours à l’utilisation d’électrolytes à base d’eau. Aussi, les possibilités relatives aux formes de ce type de batterie semblent intéressantes dans la mesure où la cellulose est un matériau très malléable. Flint promet également une batterie 100% recyclable, ce qui est encore loin d’être le cas pour les accumulateurs actuels. Enfin, l’entreprise prévoit une production à grande échelle dès cette année. Nous saurons donc assez vite si cette alternative sera ou non couronnée de succès.
