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ADDA : comment l’Unicef et Virginia Tech forment des jeunes africains à fabriquer et utiliser des drones (dossier)

ADDA : comment l’Unicef et Virginia Tech forment des jeunes africains à fabriquer et utiliser des drones (dossier)

  • mardi 21 septembre 2021
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(Agence Ecofin) - Fin août 2021 à Atlanta (aux Etats-Unis), l’Association for Unmanned Vehicle Systems International (AUVSI) a récompensé six organisations pour leur utilisation de la technologie des drones dans l’amélioration de l’aide humanitaire et la sécurité publique. Parmi les lauréats, on retrouve notamment l’African Drone and Data Academy (ADDA), une académie lancée en janvier 2020 par l’Unicef en partenariat avec l’université américaine Virginia Tech pour fournir aux jeunes africains des compétences en matière de drones, données et entrepreneuriat, afin de répondre aux besoins de développement. Prévu pour durer initialement quatre années, le programme a déjà permis de former plus de 100 étudiants provenant d’une vingtaine de pays africains, dont le Malawi, où est située l’académie.


Les drones au service du développement et de l’aide humanitaire


Avant de lancer l’ADDA en 2020, l’Unicef coopérait déjà avec le gouvernement du Malawi pour l’utilisation des drones pour un large éventail d’applications allant de la livraison de produits médicaux à la collecte d’images aériennes pour l’analyse prédictive. Identifier les sites de reproduction de moustiques et aider à combattre le paludisme grâce à l’imagerie aérienne, utiliser les images traitées pour identifier les zones sujettes aux inondations et prévenir les épidémies de choléra en créant des cartes de vulnérabilité de zones dépourvues d’infrastructures d’hygiène de base, ou encore se servir de l’IA pour classer les photographies de cultures afin de prévenir la malnutrition, voilà quelques exemples de pistes sur lesquelles étaient engagées les deux parties depuis 2017. Elles se sont vite heurtées à un gros problème, le manque de personnel qualifié et compétent pour pouvoir tirer profit des opportunités offertes par ces technologies dans un certain nombre de domaines comme la santé, l’agriculture et l’environnement. Ce qui les a poussés à créer l’ADDA.


Le projet auquel participe l’université américaine Virginia Tech forme les jeunes étudiants du Malawi et de 23 autres pays africains (y compris l'Ouganda, le Kenya, la Sierra Leone, l'Ethiopie, le Botswana, le Nigeria ou encore la Tanzanie) à fabriquer, tester et faire voler des drones, mais leur apprend aussi à analyser les images et les données collectées. Ils doivent suivre pour cela un cours de 10 semaines qui leur permet d’obtenir une certification en technologie des drones de l’Université. En raison des restrictions liées à la pandémie de covid-19, le cours se déroule en présentiel, mais également en ligne. Plus de 300 étudiants ont déjà été diplômés dans le cadre du programme.



Pour Kevin Kochersberger, professeur de génie mécanique de l’ADDA, la récente distinction montre la valeur du programme de formation pour les diplômés et les communautés qu’ils servent. « Les diplômés de notre programme améliorent fondamentalement leurs communautés locales grâce à des carrières dans le domaine des livraisons médicales d’urgence, de l’agriculture de précision, de la planification urbaine, du changement climatique et de la lutte contre le braconnage […]. Les compétences du 21e siècle acquises à l’ADDA sont cruciales pour promouvoir et assurer une croissance durable sur le continent africain », commente pour sa part Brian Kamania, chef de projet ADDA au Malawi.



Former les Africains aux emplois du futur


Alors que les pays africains accusent du retard en ce qui concerne la quatrième révolution industrielle, ils ont encore beaucoup à faire sur le plan de la formation pour combler ce gap et éviter une grande crise de chômage avec seulement 100 millions de personnes employées sur 450 millions en 2030. Selon le président de la BAD, Akinwumi Adesina, qui s’exprimait en mai dernier sur l’avenir du travail, les emplois du futur nécessitent des compétences du futur et l’Afrique doit transformer son marché du travail.



Aujourd’hui, les autorités et preneurs de décisions semblent prendre conscience de la nécessité et de l’urgence de la situation, en témoigne la multiplication des sorties pour appeler à un investissement dans les formations. En outre, on constate que les programmes d’apprentissage pour les technologies du futur que sont : l’IA, la robotique, ou encore les drones et la data se multiplient dans plusieurs pays du continent. Citons parmi les plus récents les « ateliers professionnels » de l’Institut panafricain pour le développement (IPD), qui ont initié 70 enfants « à l’informatique, au codage, à l’Intelligence artificielle et à la robotique » au Cameroun. Plus tôt ce mois, l’Université du Cap a décidé d’introduire dans son cursus un nouveau master en intelligence artificielle (IA) à partir de 2022.


Louis-Nino Kansoun


Lire aussi :


20/05/2021 - « Les emplois du futur nécessitent des compétences du futur », Akinwumi Adesina, président de la BAD


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