Alors que les Accords de Paris remontent à une décennie, il s’avère que 95 % des pays signataires n’ont pas encore publié leur plan d’action à ce jour. Pourtant, la date limite fixée à l’époque vient d’être dépassée. Malheureusement, ces pays retardataires sont responsables d’environ 83 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Plan d’action et Accords de Paris : la plupart des pays ont manqué à leurs engagements
Rappelons tout d’abord l’objectif principal des Accords de Paris de 2015 : maintenir la hausse des températures à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, avec l’ambition de contenir ces dernières à 1,5 °C d’ici à 2100. Seulement, voilà, 95% des pays n’ont pas encore publié leur plan d’action, un acte qui figure pourtant dans les accords. Autrement dit, seulement dix des 195 pays signataires ont respecté leur engagement au 10 février dernier, la date limite fixée pour la parution des plans d’action.
Il faut savoir que le plan d’action dont il est ici question, la Contribution Déterminée au niveau National (CDN), n’est pas contraignant et n’oblige donc à rien. En revanche, cela implique pour les pays de communiquer au monde leurs mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux effets des changements climatiques. Par ailleurs, ce plan doit être révisé tous les cinq ans afin d’adapter les stratégies en fonction de l’évolution du climat, par exemple en ce qui concerne la décarbonation des énergies.

Le chemin semble encore très long
Le fait est que les pays qui n’ont pas publié leur plan représentent pas moins de 83 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ils font partie des économies les plus riches, notamment la Chine, l’Inde ou encore l’Union européenne. En revanche, le secrétaire exécutif d’ONU Climat Simon Stiell s’est prononcé sur le sujet lors d’un discours le 6 février 2025. Il a affirmé que la plupart des pays en retard publieront leur CDN avant la COP30, prévue du 10 au 21 novembre à Belém (Brésil).
« La grande majorité des pays ont indiqué qu’ils soumettront de nouveaux plans cette année. D’après les conversations que j’ai eues avec les pays, les gouvernements prennent cela très au sérieux, ce qui n’est pas surprenant étant donné que ces plans seront déterminants quant à la part de l’essor de 2 000 milliards de dollars que les gouvernements pourront assurer à leurs citoyens et à leurs entreprises. Il est donc raisonnable de prendre un peu plus de temps pour s’assurer que ces plans sont de première qualité, et décrivent correctement la manière dont ils contribueront à cet effort, et par conséquent les bénéfices qu’ils permettront de retirer », a déclaré Simon Stiell.
Le pays organisateur de la COP30 et d’autres comme la Suisse, le Royaume-Uni, les États-Unis ou encore les Émirats arabes unis ont déjà dévoilé leur rapport et font ainsi partie des bons élèves. Cependant, le groupe de recherche Climate Action Tracker s’est montré sceptique dans un article publié le 7 février. Selon les analystes, seul le Royaume-Uni semble en effet avoir livré un CDN compatible avec une trajectoire permettant de limiter le réchauffement à 1,5 °C.