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1 maman sur 2 a des pensées terrifiantes envers son bébé… mais ne paniquez pas, c’est normal

1 maman sur 2 a des pensées terrifiantes envers son bébé… mais ne paniquez pas, c’est normal

  • vendredi 4 avril 2025
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Devenir parent est une aventure merveilleuse, mais elle comporte aussi son lot de défis. Parmi ceux-ci, un phénomène surprenant et tabou peut survenir : les pensées intrusives et négatives envers le nourrisson. Certaines jeunes mères, dans les premiers mois de leur bébé, peuvent en effet se retrouver à imaginer des situations terrifiantes, comme l’idée de jeter leur bébé contre un mur. Bien que cela puisse sembler inquiétant, ces pensées sont, selon les recherches, loin d’être un signe de maltraitance ou d’instabilité mentale. Ce phénomène est même beaucoup plus courant qu’on ne le pense. Mais alors, que faut-il en penser ? Faut-il s’en inquiéter ? Cet article a pour objectif de démystifier ce phénomène et de vous rassurer si vous traversez cette période.


Des pensées choquantes, mais courantes

Les pensées intrusives, ce sont ces idées qui surgissent spontanément dans notre esprit, souvent de manière dérangeante ou choquante. Ces pensées ne correspondent pas à des désirs réels ou à des intentions, mais plutôt à des images mentales inattendues et désagréables. Chez les jeunes parents, notamment les mères, ces pensées peuvent aller jusqu’à imaginer des actes violents envers leur bébé. Une étude menée en 2022 par Nichole Fairbrother, spécialisée en santé mentale périnatale, a mis en lumière la fréquence de ces pensées intrusives dans la parentalité.

Dans cette étude, 340 jeunes mères ont été interrogées à différentes étapes de leur post-partum. Les résultats montrent qu’environ 44 % des participantes admettent avoir eu des pensées où elles imaginaient faire du mal à leur bébé. Ces pensées peuvent inclure des images mentales de gestes violents, mais il est essentiel de comprendre qu’elles ne sont pas le reflet d’une intention réelle. La plupart des parents qui éprouvent ces pensées ne passent pas à l’acte et n’ont évidemment aucune intention de nuire à leur enfant.

Un phénomène normal, bien que dérangeant

La question qui se pose alors est : pourquoi ces pensées surviennent-elles ? En réalité, ces pensées font partie d’une réponse naturelle du cerveau face au stress, et elles sont particulièrement fréquentes lors de périodes de grande tension, comme le post-partum. Cette période est extrêmement éprouvante pour de nombreux parents, entre le manque de sommeil, les pleurs incessants, et les préoccupations liées au bien-être de leur bébé. L’anxiété de ne pas être à la hauteur et de ne pas répondre aux besoins du nourrisson peut également être un facteur déclencheur. Bien que la culture populaire tende à idéaliser la maternité et la période néonatale, la réalité est bien plus complexe et souvent accablante pour les nouveaux parents.


D’un point de vue évolutif, ces pensées pourraient avoir une fonction de protection. Le cerveau humain est programmé pour anticiper les dangers, et ces pensées peuvent être vues comme une forme de surprotection en réponse à une situation perçue comme vulnérable. Dans des moments de stress intense, comme lors des premiers mois de la parentalité, notre cerveau peut donc générer des pensées extrêmes (par exemple, imaginer faire du mal à son enfant) afin de renforcer la vigilance et la préparation face à des risques. C’est un mécanisme qui, au cours de l’évolution, aurait servi à garder une attention maximale sur la sécurité des plus vulnérables, les nourrissons.

Ainsi, bien que ces pensées puissent être perturbantes, elles doivent être comprises comme une réponse normale et même ancrée sur le plan évolutif dans notre façon de gérer le stress.

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Crédit : iStock

Crédits : Denis Klook/istock

Les pensées ne sont pas des actions

Une idée essentielle à retenir est que les pensées ne sont pas des actions. L’étude de 2022 a notamment révélé que, bien que 44 % des mères aient eu des pensées de violence envers leur bébé, seules 2,6 % d’entre elles ont rapporté avoir eu un comportement agressif envers leur enfant. En d’autres termes, ces pensées intrusives ne sont pas un signe avant-coureur de maltraitance réelle. Cela démontre bien qu’avoir des pensées négatives ou effrayantes ne signifie pas que vous allez agir sur elles.


Il est d’ailleurs important de noter que cette distinction entre pensée et action est cruciale. Les psychologues cliniciens le soulignent depuis longtemps : les pensées ne sont pas nécessairement liées à des comportements réels. Cette prise de conscience peut être un soulagement pour de nombreux jeunes parents, qui peuvent se sentir coupables ou inquiets lorsqu’ils sont confrontés à ces pensées perturbantes.

Les dangers de la sur-interprétation

Bien que ces pensées intrusives soient courantes et normales, il existe des risques si l’on commence à s’inquiéter excessivement de leur existence. Si un parent commence à interpréter ces pensées comme des signes qu’il est un mauvais parent, cela peut aggraver la situation. La rumination excessive de ces pensées peut mener à un trouble obsessionnel compulsif (TOC), qui est assez courant en période post-partum. Ce trouble se caractérise par des pensées obsédantes et des comportements répétitifs. Ainsi, plus un parent se focalise sur ces pensées indésirables et leur attribue une signification négative, plus cela peut entraîner une spirale de stress et d’anxiété.

Il est donc essentiel de ne pas s’attarder trop longtemps sur ces pensées et de comprendre qu’elles font partie d’une réaction humaine normale au stress. Au contraire, se concentrer sur la gestion du stress et prendre soin de soi peut aider à réduire la fréquence et l’intensité de ces pensées.


Quand faut-il s’inquiéter ?

Dans la grande majorité des cas, les pensées intrusives ne sont qu’une phase passagère et ne causent pas de réel danger. Toutefois, il existe des exceptions. Si un parent commence à développer un comportement agressif réel envers l’enfant, ou si les pensées sont accompagnées de délires ou de comportements dangereux, il peut être nécessaire de chercher de l’aide professionnelle. Cela peut inclure un suivi thérapeutique ou une consultation psychiatrique.

Le TOC post-partum est également un facteur à surveiller. Si les pensées intrusives deviennent persistantes et interfèrent avec la vie quotidienne du parent, une prise en charge appropriée est nécessaire.

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