(Agence Ecofin) - En 2019, le Zimbabwe a résilié le contrat de recapitalisation à hauteur de $400 millions de la National Railways of Zimbabwe (NRZ) lourdement endettée et déficitaire. Lésé, DIDG qui avait été retenu dans le cadre d'une coentreprise avec Transnet exige une compensation de $236 millions.
On est parti pour un long et épineux feuilleton judiciaire au Zimbabwe. DIDG (Diaspora Infrastructure Development Group), un consortium d’investisseurs zimbabwéens de la diaspora, réclame une compensation de 236 millions de dollars à la National Railways of Zimbabwe à la suite de la rupture unilatérale, par le gouvernement, d’un accord de recapitalisation.
Pour rappel des faits, en août 2017 la coentreprise réunissant le sud-africain Transnet et DIDG avait été retenue, parmi six soumissionnaires, pour la recapitalisation de la NRZ en difficulté financière. Le consortium devait apporter 5,9 milliards de rands (400 millions de dollars). A la grande surprise, en octobre 2019, le gouvernement zimbabwéen a mis un terme à cet accord arguant du non-respect, par le consortium, des délais dans l’établissement d’un plan de financement viable.
Selon une lettre datée du 1er septembre, vue par Zimbabwe Independent, adressée au président du conseil d'administration de NRZ Martin Dinha, les avocats de DIDG (Atherstone & Cook) soutiennent que la résiliation de l'offre de recapitalisation était illégale et irrégulière. Après quantification des dommages subis, DIDG réclame exactement un total de $236 millions divisé en deux parties, à savoir $15,5 millions pour les coûts du projet et $220,5 millions pour les bénéfices raisonnables que l’entreprise prévoyait de récolter si l'accord s'était concrétisé.
Les avocats de DIDG exigent le paiement du montant dû dans les 10 jours suivant la réception de la correspondance. Passé ce délai, une procédure judiciaire « sans autre préavis » sera engagée, avertissent-ils.
NRZ était l'un des plus gros employeurs du Zimbabwe. Sa recapitalisation a été lancée pour rétablir la capacité opérationnelle de l'organisation et la ramener à la rentabilité. Les chemins de fer zimbabwéens avaient jadis la capacité de transporter plus de 18 millions de tonnes de fret par an, mais la sévère crise économique (entre 2000 et 2008) a fait chuter les volumes de fret, qui passent de 12,4 millions de tonnes en 1998 à 2,7 millions en 2016. L’entreprise affiche un surendettement de près de 575 millions de dollars.
Romuald Ngueyap