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Vous pensez être encore jeune ? Une étude prouve que votre cerveau ne l’est peut-être déjà plus

Vous pensez être encore jeune ? Une étude prouve que votre cerveau ne l’est peut-être déjà plus

  • dimanche 30 mars 2025
  • 15

Nous savons tous que le cerveau vieillit, tout comme le reste de notre corps. Mais une nouvelle étude révèle un phénomène troublant : ce vieillissement s’accélère brutalement à deux moments clés de la vie, vers 44 ans et 67 ans. Cette découverte soulève une question essentielle : peut-on ralentir ou même inverser ce déclin cognitif ? Les chercheurs explorent des pistes prometteuses, notamment le rôle des cétones comme source d’énergie alternative pour le cerveau.


Un cerveau qui vieillit par à-coups

Contrairement à l’idée d’un vieillissement linéaire et progressif, des chercheurs ont mis en évidence deux périodes où le cerveau semble vieillir beaucoup plus rapidement que le reste du temps. En analysant plus de 19 000 scanners cérébraux, ils ont en effet constaté que les connexions entre différentes régions du cerveau commencent à se détériorer vers 44 ans et que ce processus s’accélère jusqu’à atteindre un pic à 67 ans. Ensuite, le rythme du vieillissement ralentit progressivement.

Ces changements ont été observés grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) et aux électroencéphalogrammes (EEG), qui permettent d’analyser l’activité du cerveau. Lorsque certaines connexions cérébrales se fragilisent, cela entraîne des perturbations dans le réseau neuronal, affectant notamment la mémoire, la concentration et la prise de décision.

Un lien avec la résistance à l’insuline

Ce vieillissement cérébral semble étroitement lié à la résistance à l’insuline, un phénomène dans lequel les cellules deviennent moins sensibles à cette hormone essentielle à la régulation de la glycémie. Or, le cerveau est un grand consommateur de glucose, son carburant principal. Lorsqu’il ne parvient plus à bien utiliser le glucose, certaines régions du cerveau commencent à se dégrader plus rapidement.


L’étude révèle que ce lien entre vieillissement cérébral et résistance à l’insuline ne concerne pas seulement les personnes diabétiques. En réalité, près de 88 % des Nord-Américains présentent au moins un signe de résistance à l’insuline, ce qui suggère que ce phénomène pourrait toucher une grande partie de la population.

Les chercheurs ont également observé que certaines parties du cerveau vieillissent plus rapidement que d’autres. En comparant leurs données avec l’Atlas cérébral Allen, qui répertorie l’activité de divers gènes, ils ont découvert que les zones cérébrales les plus touchées par le vieillissement sont celles qui dépendent fortement d’une protéine appelée GLUT4, laquelle est responsable du transport du glucose vers les cellules cérébrales.

cerveau conscience
Crédits : Sebastian Gorczowski/istock

Les cétones, une solution possible ?

Si le cerveau souffre d’un manque d’énergie en raison d’une mauvaise utilisation du glucose, pourrait-il fonctionner avec un carburant alternatif ? C’est l’idée que les chercheurs ont voulu tester avec les cétones, des composés que notre corps produit naturellement lorsque la glycémie est basse, par exemple lors d’un jeûne prolongé ou en suivant un régime cétogène.


Pour explorer cette piste, les chercheurs ont mené une expérience avec 101 volontaires âgés de 20 à 79 ans. Après une nuit de jeûne, certains participants ont reçu une boisson riche en cétones, tandis que d’autres ont consommé une boisson sucrée de même apport calorique. Une demi-heure plus tard, ils ont passé un nouvel examen IRMf pour observer les effets sur leur cerveau.

Les résultats sont frappants : les personnes ayant consommé des cétones ont montré une amélioration significative des connexions cérébrales, réduisant ainsi certains signes du vieillissement. Cet effet était particulièrement marqué chez les 40-59 ans, où l’impact était 80 % plus important que chez les plus jeunes. En revanche, chez les 60-79 ans, l’effet était plus faible, suggérant que l’intervention pourrait être plus efficace lorsqu’elle est commencée tôt.

Faut-il prendre des suppléments de cétones ?

Ces résultats, publiés dans la revue PNAS, suggèrent que les suppléments de cétones pourraient aider à ralentir le vieillissement cérébral, mais beaucoup d’inconnues demeurent. En effet, l’étude ne prouve pas que ces effets se maintiennent sur le long terme ni qu’ils améliorent directement les capacités cognitives des participants.


Par ailleurs, il existe une alternative naturelle : notre propre corps est capable de produire des cétones lorsqu’il manque de glucose. C’est d’ailleurs l’objectif du régime cétogène, qui favorise une production accrue de cétones en limitant drastiquement les apports en glucides. Toutefois, ce type d’alimentation peut être difficile à suivre et présente des risques s’il est maintenu sur de longues périodes.

La prévention : un levier essentiel

Plutôt que de chercher une solution miracle pour rajeunir le cerveau, la meilleure stratégie consiste à prévenir la résistance à l’insuline dès le départ. Pour cela, plusieurs habitudes peuvent être mises en place :

  • Adopter une alimentation équilibrée, en limitant les sucres raffinés et en privilégiant les aliments riches en fibres et en bons lipides.
  • Faire de l’exercice régulièrement, car l’activité physique améliore la sensibilité à l’insuline et favorise la neurogenèse.
  • Pratiquer le jeûne intermittent, qui pourrait aider le corps à basculer plus facilement vers une utilisation des cétones.
  • Surveiller sa glycémie, notamment en évitant les pics de sucre dans le sang qui favorisent l’apparition de la résistance à l’insuline.

Vers un futur sans déclin cognitif ?

L’idée que le cerveau vieillit brusquement à certains âges est un tournant dans notre compréhension du vieillissement. Grâce aux avancées en neurosciences, nous savons maintenant que l’énergie que reçoit notre cerveau joue un rôle clé dans sa dégradation. Les cétones apparaissent comme une piste prometteuse, mais la prévention reste notre meilleure arme contre le vieillissement cérébral.

À l’avenir, des recherches plus approfondies permettront peut-être de confirmer le rôle des cétones et de mettre au point de nouvelles stratégies pour maintenir notre cerveau en bonne santé le plus longtemps possible. En attendant, prendre soin de son alimentation et de son mode de vie dès la quarantaine pourrait bien être la clé d’un cerveau plus jeune, plus longtemps.

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