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Vous ne mangez pas beaucoup de cet aliment, mais il faisait fureur il y a 8 000 ans

Vous ne mangez pas beaucoup de cet aliment, mais il faisait fureur il y a 8 000 ans

  • mercredi 18 octobre 2023
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Les algues regorgent de nutriments et peuvent être très savoureuses. Bien qu’elles soient couramment consommées en Asie, elles ne sont pas aussi populaires dans de nombreuses cuisines traditionnelles européennes. Cependant, cela n’a pas toujours été le cas. De nouvelles preuves archéologiques montrent en effet que les premiers Européens en mangeaient beaucoup il y a environ 8 000 ans.







Depuis quand mange-t-on des algues ?


On dénombre aujourd’hui plus de 10 000 espèces d’algues évoluant dans les zones intertidales et subtidales jusqu’à environ 300 mètres de profondeur autour de nombreuses côtes à travers le monde. Environ 145 d’entre elles sont aujourd’hui consommées, principalement en Asie, mais qu’en était-il dans le passé ?


Il a toujours été difficile de répondre à cette question dans la mesure où les preuves archéologiques de la présence d’algues ne sont que rarement enregistrées. Et lorsque c’est le cas, elles sont toujours considérées comme non comestibles. Jusqu’à présent, les preuves directes de leur consommation humaine dans le passé faisaient donc défaut. De ce fait, elles n’étaient pas considérées comme faisant partie de l’alimentation européenne ancienne, d’où l’intérêt de cette étude.


De nouvelles preuves archéologiques montrent également que les premiers Européens mangeaient des algues et des plantes d’eau douce il y a 8 000 ans.







Une tendance qui se poursuit jusqu’au Néolithique


Dans le cadre de ces travaux, des chercheurs de l’Université de York ont examiné des biomarqueurs extraits de la plaque dentaire calcifiée de 74 individus trouvés sur 28 sites archéologiques du nord de l’Écosse au sud de l’Espagne. Ces biomarqueurs peuvent en effet fournir des informations précieuses sur l’alimentation de nos ancêtres. Les résidus alimentaires et les isotopes chimiques présents dans la plaque dentaire peuvent révéler les types d’aliments consommés, tels que les protéines animales, les céréales, les légumes, etc.


Ici, les échantillons dans lesquels des preuves biomoléculaires ont survécu ont montré des signes indiquant que des algues rouges, vertes ou brunes et des plantes aquatiques d’eau douce avaient été consommées. Un échantillon provenant de l’archipel écossais des Orcades présentait aussi des traces d’un type de chou marin.


De plus, les chercheurs ont également découvert que les algues et les plantes d’eau douce étaient continuellement consommées en Europe jusqu’au début du Moyen Âge.







« Non seulement ces nouvelles preuves montrent que les algues étaient consommées en Europe au cours de la période mésolithique, il y a environ 8 000 ans, lorsque les ressources marines étaient connues pour avoir été exploitées, mais que cette consommation s’est poursuivie jusqu’au Néolithique, alors qu’on suppose généralement que l’introduction de l’agriculture conduit à l’abandon des ressources alimentaires marines« , détaille Stephen Buckley, co-auteur de l’étude.




algues

Crédits : glebchik/istock

De nombreux avantages nutritionnels


Les avantages nutritionnels de la consommation d’algues étaient probablement très bien compris par les anciennes populations européennes.


Les algues sont en effet riches en divers nutriments essentiels, dont des vitamines A, C, K ou B. Elles sont également une source de minéraux, notamment de fer, de potassium, de calcium, de magnésium, d’iode et de zinc, ainsi que de protéines végétales de haute qualité. Enfin, certaines algues, qui sont une excellente source de fibres alimentaires, contiennent des acides aminés essentiels, ainsi que divers antioxydants, tels que les caroténoïdes et les flavonoïdes.


Nos ancêtres n’étaient évidemment pas conscients de la présence de tel ou tel nutriment. Leur choix alimentaire était probablement basé sur l’expérience et la disponibilité des ressources alimentaires dans leur environnement. Ces algues ayant été accessibles dans certaines régions d’Europe, en particulier sur les côtes et près des plans d’eau, leur consommation aurait en effet pu découler de la curiosité ou de la nécessité. Avec le temps, nos ancêtres auraient ensuite pu découvrir que ces plantes marines étaient non seulement comestibles, mais aussi nourrissantes.


Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature Communications.










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