Après avoir déjà plusieurs fois affirmé ses ambitions en termes d’exploration des profondeurs océaniques, la Chine vient de se doter d’un moyen supplémentaire pour mener à biens ses projets. Il s’agit du Tansuo-3, le premier navire chinois conçu pour atteindre les abysses.
Un nouveau navire de recherche en haute mer
Rappelons tout d’abord que le terme abysses peut souvent s’apparenter à un abus de langage. En effet, les abysses désignent seulement les profondeurs marines situées entre 2 000 et 4 000 mètres. Vient ensuite la zone hadale à partir de 6 000 mètres de profondeur que la Chine a déjà déclaré vouloir explorer en 2019. Ce pays s’est progressivement doté d’une flotte sous-marine d’exploration et ambitionne notamment d’installer une base avancée à environ 5400 m de profondeur dans la fosse de Manille, en mer de Chine méridionale.
Dans un communiqué du 27 décembre 2024, le Conseil d’État de la République Populaire de Chine a confirmé la mise en service d’un nouveau navire de recherche en haute mer. Il s’agit du Tansuo-3, un bateau qui mesure 104 m de long et pèse pas moins de 10 000 tonnes. Avec une autonomie d’environ 28 000 km, le navire peut parcourir de longues distances sans ravitaillement à une vitesse maximale de seize nœuds (près de 30 km/h). Aussi, le monstre peut accueillir 80 membres d’équipage.
Un navire bientôt opérationnel
Équipé de sonars sous-marins et de systèmes de lancement pour submersibles (habités ou non), le Tansuo-3 est dédié à l’étude des fonds marins. Il peut même se rendre dans les régions polaires grâce à ses capacités de brise-glace. Son objectif sera de récolter des données importantes concernant les ressources et les structures géologiques des fonds océaniques. Cependant, le navire peut également réaliser des fouilles et récupérer des objets au moyen de sa moon pool, une ouverture de 6 x 4,8 mètres située à la base de sa coque.
Le Tansuo-3 a été mis à disposition de l’Institut de sciences et ingénierie des profondeurs marines affilié à l’Académie chinoise des sciences et basé à Sanya, sur l’île de Hainan. Officiellement, le pays se dote donc d’un outil de haute technologie qui devrait lui permettre de mieux comprendre les écosystèmes marins et l’impact du changement climatique. Néanmoins, la recherche de ressources à exploiter n’est évidemment pas à exclure.
Enfin, le navire a déjà effectué un essai de huit jours en octobre 2024 avant de retourner sur son chantier naval pour sa finalisation. Désormais, il est pratiquement opérationnel et devrait débuter ses premières missions d’exploration dès le second semestre 2025.
