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Voici le nombre d’armes nucléaires prêtes à l’emploi dans le monde

Voici le nombre d’armes nucléaires prêtes à l’emploi dans le monde

  • mercredi 5 mars 2025
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Les stocks d’armes nucléaires à travers le monde continuent d’augmenter, alimentant des préoccupations croissantes sur les risques mondiaux liés à la prolifération nucléaire. Alors que plusieurs pays, dont la Chine, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord, poursuivent l’expansion de leurs arsenaux nucléaires, les experts lancent des avertissements sur l’érosion des efforts de désarmement. Avec plus de 9 600 armes nucléaires aujourd’hui déployables, dont 40 % sont prêtes à être utilisées, le monde se trouve face à une situation alarmante.


Qu’entend-on par arme nucléaire ?

Les armes nucléaires sont des dispositifs de destruction massive qui utilisent l’énergie libérée par des réactions nucléaires pour provoquer des destructions massives. Il existe principalement deux types de réactions utilisées dans ces armes : la fission nucléaire et la fusion nucléaire.

Les ogives nucléaires : ce sont des têtes nucléaires montées sur des vecteurs, tels que des missiles balistiques, des bombardiers ou des sous-marins. Ces ogives sont capables de causer des destructions à grande échelle, en générant une explosion extrêmement puissante et des radiations dangereuses.

Les bombes atomiques : ces bombes, qui étaient les premières armes nucléaires utilisées, fonctionnent par fission nucléaire, c’est-à-dire la division d’un noyau d’atome lourd comme l’uranium ou le plutonium. Cette réaction libère une énergie colossale. Les bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki en 1945 sont des exemples de ce type d’armement.


Les bombes à hydrogène (bombes thermonucléaires) : ces armes beaucoup plus puissantes combinent la fission et la fusion nucléaire (la fusion des noyaux légers d’hydrogène pour former des noyaux plus lourds), ce qui les rend des millions de fois plus puissantes que les bombes atomiques classiques. Ce type d’arme est capable de provoquer des destructions encore plus étendues et de libérer des radiations considérables.

Les missiles nucléaires : ces missiles transportent des ogives nucléaires et sont lancés à partir de différentes plateformes comme des silos terrestres, des sous-marins ou des bombardiers. Les missiles intercontinentaux (ou ICBM) ont des portées qui permettent d’atteindre des cibles à des milliers de kilomètres.

En plus de leur pouvoir de destruction, ces armes sont souvent accompagnées de systèmes de lancement sophistiqués qui permettent de contrôler leur déploiement avec une grande précision. Leur présence sur la scène internationale continue d’affecter la géopolitique mondiale.


armes nucléaires
Crédits : Oleg Elkov/iStock

Une montée des stocks

Les derniers chiffres du rapport de la Fédération des scientifiques américains et de l’Aide populaire norvégienne (NPA) révèlent que le nombre d’armes nucléaires dans le monde a augmenté, passant de 9 585 à 9 605 en un an. Ce chiffre inclut les arsenaux de puissances nucléaires comme les États-Unis et la Russie, mais aussi ceux de pays en développement des armes atomiques comme la Chine, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord. Environ 40 % de ces armes, soit près de 3 900 ogives nucléaires, sont prêtes à l’emploi immédiatement. Ces dernières sont positionnées sur des sous-marins, des missiles terrestres et des bombardiers, prêtes à être utilisées en cas de conflit.

Les États-Unis, qui disposent toujours d’un des plus grands arsenaux nucléaires, conservent environ 3 700 armes opérationnelles, tandis que la Russie en garde 4 299. La Chine a quant à elle considérablement augmenté son stock, avec 600 ogives nucléaires en état d’alerte, tandis que la France en a 290. L’Inde et le Pakistan, qui entretiennent des relations tendues, détiennent respectivement 180 et 170 armes nucléaires, un chiffre qui semble également en hausse. Malgré ses sanctions internationales, la Corée du Nord possède aujourd’hui 50 armes nucléaires.

Ces chiffres font partie d’un scénario inquiétant qui souligne une tendance globale à l’accumulation des armements nucléaires. « Cette trajectoire ascendante va se poursuivre… à moins qu’une avancée décisive ne soit réalisée dans les efforts de contrôle des armements et de désarmement », alerte Hans M. Kristensen, expert en non-prolifération nucléaire à la Fédération des scientifiques américains.


Le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires : un espoir pour l’avenir

Face à cette montée des arsenaux nucléaires, un espoir émerge sous la forme du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN). Ce traité, adopté en 2017, cherche à interdire les armes nucléaires et à encourager un processus de désarmement vérifiable. Bien que de nombreux pays nucléaires soient réticents à signer ce traité, il continue de progresser. En 2024, des pays comme l’Indonésie, Sao Tomé-et-Principe, la Sierra Leone et les îles Salomon ont ratifié le TIAN, ce qui porte à plus de la moitié le nombre d’États signataires ou adhérents.

Le soutien à ce traité grandit à l’échelle mondiale et aujourd’hui, 70 % des États membres de l’ONU sont favorables au TIAN. Plus de 80 % de la population mondiale des pays non dotés d’armes nucléaires se range ainsi du côté du traité qui prône un changement de paradigme en matière de sécurité internationale. « Le nombre d’adhérents au traité continue de croître, renforçant la norme mondiale contre les armes nucléaires », estime Raymond Johansen, de Norwegian People’s Aid.

Les obstacles politiques au désarmement

Cependant, des obstacles importants demeurent. Neuf États possédant des armes nucléaires et 34 pays utilisant un « parapluie nucléaire », qui s’appuient sur la dissuasion nucléaire étendue, restent des obstacles majeurs au désarmement. La résistance des grandes puissances comme les États-Unis et la Russie à renoncer à leurs arsenaux a freiné l’adoption d’une véritable stratégie de désarmement. De plus, bien qu’engagés dans le Traité de non-prolifération (TNP), plusieurs pays européens hésitent encore à adhérer pleinement au TIAN, craignant des risques pour leur sécurité.

L’Australie, bien qu’engagée dans la non-prolifération nucléaire, n’a par ailleurs pas encore signé le TIAN, invoquant des préoccupations sur les mécanismes de vérification et d’application du traité. Le gouvernement australien a réaffirmé son soutien au TNP, et estime que c’est par cette voie que la non-prolifération et le désarmement nucléaire peuvent progresser.

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