Une équipe du projet Ocean Cleanup et de l’Université de Wageningen a découvert que plus de 90 % des déchets identifiables tourbillonnant dans le vortex du pacifique nord proviennent de seulement six pays. La majorité de ces déchets proviennent de l’industrie de la pêche. Les détails de l’étude sont publiés dans Scientific Reports.
Une grande masse de plastiques flotte et s’accumule actuellement dans le gyre subtropical du Pacifique Nord. Cette zone d’accumulation, dispersée sur des millions de kilomètres carrés, est devenue un symbole de l’impact de l’utilisation à grande échelle des plastiques et de leur rejet dans l’océan mondial.
En 2019, une mission océanographique menée conjointement par la société à but non lucratif Ocean Cleanup et l’Université de Wageningen, a permis de récupérer plus de 6 000 débris plastiques durs (> 5 cm) dans ce fameux vortex de déchets du pacifique nord. Ces débris ont depuis été triés, comptés, pesés et analysés pour déterminer leur origine et leur âge.
Une prédominance du matériel de pêche
Les résultats, complétés par des simulations de modèles numériques et les résultats d’une précédente mission océanographique, indiquent qu’environ un tiers de ces déchets n’étaient pas identifiables. Autrement dit, les chercheurs n’ont pas été en mesure de déterminer à quelles fins ils pouvaient avoir servi ni d’où ils pouvaient provenir. Ils ont également découvert que 75 % à 86 % des déchets identifiables étaient basées sur du matériel de pêche.
Les chercheurs ont également pu identifier le pays d’origine de 232 objets. Sur cet échantillon, plus d’un tiers de déchets provenait du Japon. La Chine suivait avec 32,3 % des déchets, suivie de la Corée du Sud avec 9,9 %. Venaient ensuite les États-Unis (6,5 %), Taïwan (5,6 %) et le Canada (4,7 %). Ensemble, ces six pays représentaient plus de 92 % des déchets identifiables trouvés dans le vortex.
La situation est d’autant plus préoccupante qu’il est aujourd’hui bien reconnu que la masse de plastiques accumulés à la surface des gyres subtropicaux océaniques comme ce vortex ne représente qu’une petite fraction des émissions mondiales de plastique dans le milieu marin. Des études récentes ont en effet estimé que jusqu’à plusieurs millions de tonnes de déchets plastiques mal gérés pénètrent chaque année dans les océans depuis les villes côtières et les rivières du monde entier avant de s’accumuler principalement près les côtes ou sur le fond marin à proximité des masses continentales.
Le plastique perdu directement en mer a quant à lui plus de chances de s’accumuler au large. C’est pourquoi le matériel de pêche est aussi présent dans ce type de vortex.