L’idée que nous pourrions vivre dans une simulation, une réalité artificielle générée par des intelligences supérieures, a longtemps été un sujet de débat philosophique et de science-fiction. Cependant, un physicien britannique, Michael Vopson, avance désormais que cette théorie pourrait ne pas être qu’une simple spéculation. Selon lui, non seulement il est possible que notre réalité soit une simulation, mais il aurait trouvé une piste vers la preuve du code source de l’univers.
La théorie de la simulation : un vieux concept revisité
L’idée de vivre dans une simulation n’est pas nouvelle. Elle trouve ses racines dans la philosophie antique, notamment dans l’Allégorie de la Caverne de Platon, qui suggère que ce que nous percevons comme la réalité pourrait n’être qu’une illusion. Mais c’est au 21e siècle, avec les avancées technologiques, que cette idée prend une tournure plus scientifique. En 2003, le philosophe Nick Bostrom, de l’Université d’Oxford, formule l’hypothèse que la réalité que nous vivons pourrait être une simulation informatique d’une civilisation technologiquement avancée.
Michael Vopson, physicien à l’Université de Portsmouth, propose désormais une manière de prouver cette théorie.
La deuxième loi de l’infodynamique : un indice crucial
Vopson s’appuie sur un principe fondamental connu sous le nom de deuxième loi de l’infodynamique, qu’il décrit comme une règle régissant le comportement de l’information dans l’univers. Cette loi stipule que l’entropie de l’information, c’est-à-dire le degré de désordre ou d’incertitude d’un système, doit soit rester constante, soit diminuer avec le temps, tendant vers un équilibre. Selon Vopson, ce comportement n’est pas aléatoire, mais ressemble plutôt à un processus d’optimisation, comme celui utilisé dans les systèmes informatiques pour compresser des données de manière optimale.
En termes simples, l’optimisation signifie que l’univers semble rechercher l’efficacité maximale dans son fonctionnement, tout comme un programme informatique chercherait à réduire la taille des données sans perdre d’information importante. Vopson suggère que cette tendance de l’univers à minimiser l’entropie pourrait être un indice d’un programme sous-jacent, un code source qui gouverne toutes les lois naturelles de notre réalité. Ainsi, si l’univers se comporte de manière à minimiser l’entropie, il pourrait bien être régi par un programme informatique complexe, un peu comme une simulation.

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Crédits : Egor SuvorovUne preuve à trouver ?
L’idée d’un code source universel soulève des questions fascinantes. Comment pourrions-nous détecter un tel code ? Vopson propose une hypothèse intrigante : une « faille » dans la simulation pourrait constituer la preuve de son existence. Par exemple, il pourrait exister une zone de l’univers inaccessible à nos télescopes, ou des anomalies dans la manière dont l’information se comporte dans l’univers. Si ces irrégularités étaient observées, cela pourrait être un indice que nous vivons dans une simulation.
Cependant, cette théorie reste largement spéculative. De nombreux scientifiques restent en effet sceptiques, certains considérant l’idée comme de la pseudoscience ou une forme de philosophie métaphysique plus que comme une hypothèse scientifique rigoureuse. Ils soulignent que, bien que l’idée d’une simulation soit séduisante, elle demeure difficile à prouver.