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Une usine de vaccin à Dakar, un prestigieux prix pour le Cameroun : le bulletin de santé hebdomadaire de l’Afrique

Une usine de vaccin à Dakar, un prestigieux prix pour le Cameroun : le bulletin de santé hebdomadaire de l’Afrique

  • samedi 4 juin 2022
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(Agence Ecofin) - Chaque samedi, Ayi Renaud Dossavi nous résume les principaux faits d’actualité de la santé en Afrique.


Production de vaccins : la BEI débloque 75 millions € pour l’Institut Pasteur de Dakar


La Banque européenne d’investissement a annoncé ce vendredi 03 juin, 75 millions d’euros pour soutenir la construction du nouveau site de production de vaccins MADIBA. Ce financement “d’envergure” vise à permettre de réduire la dépendance du continent à l’égard des vaccins importés, et soutenir l’égalité d’accès aux vaccins. La structure a la capacité d’atteindre jusqu’à 300 millions de doses de vaccins par an contre la Covid-19 et autres épidémies endémiques. L’accord de financement a été conclu le jeudi 2 juin 2022, entre l’Institut Pasteur de Dakar et la BEI, suite à plusieurs mois de négociations. C’était en présence d’Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI), d'Aliou Ndiaye, secrétaire général du ministère de l’Économie du Plan et de la Coopération, du Dr Amadou Alpha Sall, directeur de l’Institut Pasteur de Dakar et de Mme Irène Mingasson, ambassadrice, cheffe de la délégation de l’UE au Sénégal.



« Avoir un niveau de protection différent dans différentes parties du monde ne contribuera pas à mettre fin à la pandémie de COVID-19, ni à contrôler d'autres maladies évitables par la vaccination. La création d'une capacité de fabrication décentralisée de vaccins est essentielle pour remédier à ce déséquilibre et, en fin de compte, construire un monde plus sûr et plus sain. » a déclaré Dr Amadou Alpha Sall, directeur de l’Institut Pasteur de Dakar. Et d’ajouter : « Il est impératif que nous construisions un écosystème florissant pour la production de vaccins en Afrique afin d’atteindre le niveau de résilience dont nous avons tous besoin. Le développement des capacités dans tous les secteurs pertinents pour la vaccination crée des opportunités significatives d’emploi pour des milliers de jeunes Africains. »


Sénégal : une sage-femme et une aide-infirmière en maison d’arrêt, suite à l'incendie meurtrier dans une maternité


Toujours au Sénégal, une sage-femme et une aide-infirmière sont sous les verrous ce vendredi, suite à l'affaire du décès de 11 bébés, calcinés à l'hôpital de Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane.



Cette incarcération survient dans le cadre de l'enquête suite à un drame, qui a causé une vague d’émoi et d’indignation dans le pays la semaine dernière.


La maladie du sommeil éliminée en tant que problème de santé publique dans 3 pays africains


La trypanosomiase humaine africaine (THA), ou maladie du sommeil, n’est plus un problème de santé publique au Bénin, en Ouganda et au Rwanda. Cette semaine, l'OMS a annoncé que les trois pays ont reçu la validation, selon laquelle au moins une forme de THA a été éliminée en tant que problème de santé publique sur leur territoire. Le Bénin et l'Ouganda (en novembre 2021 et avril 2022 respectivement) ont été validés comme ayant éliminé la forme gambiense de la maladie du sommeil, tandis que le Rwanda a reçu la validation concernant la forme rhodesiense en avril 2022. Le Togo et la Côte d'Ivoire ont été les deux premiers pays à être validés comme ayant éliminé la forme gambiense de la THA en tant que problème de santé publique, en 2020.



Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 95 % des cas signalés sont causés par le parasite Trypanosoma brucei gambiense, que l'on trouve en Afrique occidentale et centrale. Les 10 % restants sont dus à Trypanosoma brucei rhodesiense, présent en Afrique orientale et australe.


Un épidémiologiste camerounais reçoit le prestigieux prix Christophe MERIEUX 2022


Le Pr Joseph KAMGNO, épidémiologiste camerounais, a décroché cette semaine le prestigieux Prix Christophe MERIEUX 2022, décerné par la fondation Merieux, pour son œuvre sur les maladies tropicales négligées. Le prix est doté d’une bourse de 500 000 euros. 



Chute drastique des cas de décès de Covid cette année


Selon l’Agence onusienne en charge de la santé, dans une nouvelle analyse, les décès dus à la pandémie de Covid-19 dans la Région africaine devrait connaître une chute drastique cette année (de près de 94 %), par rapport à 2021, qui a été l'année la plus meurtrière de la pandémie. « L'année dernière, nous avons perdu en moyenne 970 personnes par jour. C'est un bilan très lourd », a indiqué Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. « Notre dernière analyse indique que le nombre de décès estimé dans la Région africaine baissera à environ 60 par jour en 2022. Le faible nombre de décès attendus cette année est une grande réussite pour la Région et témoigne des efforts des pays et des partenaires. Toutefois, il reste encore du travail à faire. Chaque fois que nous relâchons nos efforts, la COVID-19 refait surface. La menace de nouveaux variants reste réelle et nous devons être prêts à faire face à ce danger toujours présent. », a-t-elle ajouté.


Campagnes de vaccination contre la Polio en Centrafrique et au Niger


En République centrafricaine (RCA) une campagne de vaccination contre la polio a été lancée cette semaine. Elle est couplée au déparasitage et à la supplémentation en Vitamine A afin de protéger les enfants de 0 à 5 ans contre la poliomyélite, les vers intestinaux et la cécité. 



De même au Niger, une campagne similaire a été lancée cette semaine pour 4 jours. Plus de 7 millions d'enfants seront concernés. 


3 cas de rage humaine détectés en Afrique du Sud


L'Institut national sud-africain des maladies transmissibles (NICD) a signalé trois nouveaux cas confirmés de rage humaine au cours du mois dernier, ce qui porte à sept le nombre total de cas dans le pays à ce jour, selon un Outbreak News Today. Les sept cas confirmés au 20 mai proviennent du Cap-Oriental (3), du Limpopo (3) et du KwaZulu-Natal (1).


En outre, deux décès survenus dans la province du Cap-Oriental ont été signalés comme des cas probables de rage, mais ils n'ont pas pu être confirmés par des tests de laboratoire.


Les cas de rage signalés sur la période du 21 avril au 20 mai 2022 concernaient surtout des enfants (entre 2 et 14 ans), avec pour certains des antécédents de morsure de chien.


Cas d’Anthrax en Ouganda


Toujours en Afrique Australe, une épidémie de fièvre charbonneuse (anthrax ) a été confirmée dans le district de Buduba, en Ouganda, selon l'OMS. Huit cas suspects ont été signalés et évalués cliniquement dans quatre villages. Parmi eux, sept ont été échantillonnés et un est décédé le 16 mai sans avoir été échantillonné.


Rappelons que l’anthrax est surtout une maladie très grave du bétail, qui peut potentiellement causer la perte rapide d'un grand nombre d'animaux en un temps très court. Les animaux touchés sont souvent retrouvés morts sans qu'aucune maladie n'ait été détectée. La maladie est causée par la bactérie Bacillus anthracis.


En général, les humains contractent l'anthrax en manipulant des animaux ou des produits animaux contaminés, en consommant de la viande insuffisamment cuite d'animaux infectés et, plus récemment, en libérant intentionnellement des spores. Aucun cas de transmission de l'anthrax de personne à personne n'a été signalé. 


Revue sanitaire de l’OMS couvrant la semaine précédente


Dans son bulletin hebdomadaire consacré aux urgences de santé publique dans la Région africaine, le Programme d'urgences sanitaires de l'OMS indique suivre 156 événements dans la région, durant la Semaine 22 (du 23  au 29  mai 2022 ). Les plus notables sont :  La variole du singe dans la Région africaine, l’Anthrax cutané en Sierra Leone, la maladie à Ebola en RDC, et la Covid-19.


Monkeypox Région africaine : 1408 cas, 66 décès, une létalité de 4,7%


Au 26 mai 2022, 1408 cas suspects et 66 décès ont été signalés dans 7 pays subsahariens : Cameroun (28 cas avec 2 décès), République Centrafricaine (17 cas avec 2 décès), Congo (7 cas avec 3 décès), R.D. Congo (1284 cas avec 58 décès), Liberia (4 cas avec 0 décès), Nigeria (66 cas avec 1 décès) et Sierra Leone (2 cas avec 0 décès). Au total, 44 cas d'infection par le virus du monkeypox ont été confirmés dans 5 pays, à savoir le Cameroun (3), la République Centrafricaine (8), le Congo (2), la République démocratique du Congo (10) et le Nigeria (21).


Depuis sa première détection dans la région en 1970 en République démocratique du Congo, les cas de monkeypox humain ont été signalés sporadiquement jusqu'en 2017. Les cas ont connu un pic en 2017, avec un total de 2828 cas suspects avec 69 décès signalés dans cinq pays et continuent d'augmenter chaque année avec un pic de 6368 cas suspects avec 231 décès signalés dans sept pays en 2020.


En Afrique, les raisons de ces pics ne sont pas totalement connues mais pourraient être dues à la déforestation et à l'empiètement des populations dans les habitats des animaux hôtes du monkeypox. Tous les pays touchés ont mis en place des comités "One-Health" pour coordonner les partenaires et la réponse multisectorielle aux épidémies de monkeypox.


Anthrax cutané en Sierra Leone : 8 cas, pas de décès


Le 16 mai dernier, le ministère de la Santé de la Sierra Leone a officiellement signalé à l’OMS la confirmation d'un foyer de fièvre charbonneuse (anthrax) cutanée dans le district de Karene, dans la province du Nord-Ouest du pays, après confirmation en laboratoire. Sur les sept cas dont les données sont disponibles, cinq sont des femmes et deux des hommes. La répartition des cas par groupe d'âge est la suivante : moins d'un an (1), de 1 à 5 ans (2), de 5 à 15 ans (1), et plus de 15 ans (3). Ces cas font suite à la déclaration d’un foyer chez l'animal par le ministère de l'Agriculture le 15 mai 2022 dans la même province du Nord-Ouest.


Ebola en République démocratique du Congo  : 5 cas, 5 décès, létalité de 100%


En RDC, aucun nouveau cas de maladie à virus Ebola n'a été signalé depuis celui du 19 mai 2022. Au 25 mai 2022, un cumul de cinq cas (quatre confirmés et un probable) a été enregistré, avec un taux de létalité de 100 %. L'épidémie reste confinée à la province de l'Équateur, avec trois zones de santé touchées. Au 29 mai 2022, un total de 638 contacts ont été identifiés et répertoriés depuis le début de l'épidémie. Parmi eux, 67 ont été abandonnés après 21 jours de suivi, tandis que 571 sont toujours sous suivis. Des enquêtes détaillées sont toujours en cours pour déterminer la source de l'épidémie ainsi que pour identifier l'historique d'exposition des cas et des contacts.


Covid-19 : deuxième baisse hedomadaire des cas


La cinquième vague semble avoir atteint son apogée après la diminution du nombre de cas en Afrique du Sud. Les cas ont ainsi diminué dans la région africaine pour la deuxième semaine après quatre semaines consécutives de hausse. Dans la semaine écoulée, un total de 29 755 nouveaux cas ont été signalés, contre 46 908 précédemment, soit une diminution de 37 % d'une semaine sur l'autre. 



La majorité des nouveaux cas (96 %) ont été signalés en Afrique du Sud (24 095), au Zimbabwe (1 257), en Éthiopie (973), en Namibie (775) et au Kenya (526). Inversement, les décès associés au Covid-19 ont augmenté de 10 %, avec un total de 230 nouveaux décès signalés, contre 209 la semaine précédente. Tous les nouveaux décès ont été signalés dans sept pays, à savoir l'Afrique du Sud (213), le Zimbabwe (5), Eswatini (5), Madagascar (2), le Malawi (2), la Namibie (2) et l'Éthiopie (1).


Au total, 8,5 millions de cas et 171 623 décès (taux de létalité de 2,0 %) ont été enregistrés dans la région africaine de l'OMS depuis le début de la pandémie. La région africaine de l'OMS, qui comprend l'Afrique subsaharienne et l'Algérie, représente 71,9 % et 67,6 % des 11,83 millions de cas et 253 980 décès cumulés sur le continent africain depuis le début de la pandémie.


Ayi Renaud Dossavi


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