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Une femme enterrée il y a 12 000 ans en Turquie était peut-être une chamane

Une femme enterrée il y a 12 000 ans en Turquie était peut-être une chamane

  • vendredi 2 août 2024
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L’archéologie continue de dévoiler des secrets fascinants sur les sociétés anciennes. Récemment, une découverte effectuée en Turquie a jeté une lumière nouvelle sur les pratiques funéraires et les rôles sociaux dans une colonie néolithique. Les restes d’une femme enterrée il y a environ 12 000 ans à Çemka Höyük, une localité du sud-est de la Turquie, ont en effet suscité des spéculations intrigantes sur son possible rôle de chamane dans sa communauté. 


Une sépulture exceptionnelle

Le site archéologique de Çemka Höyük a été le théâtre d’une découverte marquante : une femme âgée de 25 à 30 ans au moment de sa mort enterrée dans des conditions qui suggèrent un statut exceptionnel. Contrairement aux sépultures typiques de l’époque, la femme a en effet été inhumée avec les restes d’une variété d’animaux sauvages, y compris des os de perdrix, de martre et d’aurochs, ainsi qu’un imposant bloc de calcaire qui recouvrait son corps. Les pratiques funéraires observées sont ainsi particulièrement révélatrices de son rôle potentiel au sein de la communauté.

Les animaux enfouis avec la femme ont été placés avec une précision minutieuse : le crâne de l’aurochs était soigneusement positionné au-dessus du corps, tandis que d’autres os étaient dispersés de manière symbolique autour de la tombe. Cette attention aux détails indique donc que la femme occupait une place spéciale, possiblement celle d’une chamane. Pour rappel, dans de nombreuses cultures anciennes, les chamans étaient perçus comme des médiateurs entre le monde des vivants et celui des esprits. Leur rôle impliquait souvent une relation profonde avec les animaux qui étaient considérés comme des porteurs de puissances spirituelles.

chamane
Une illustration de l’étude montrant comment le corps a été retrouvé à côté de différents os. Crédits : Ergül Kodas

La signification culturelle de cette découverte

La découverte des restes de cette femme et des objets funéraires associés offre une fenêtre fascinante sur les croyances spirituelles des premiers agriculteurs. Le chamanisme, tel que suggéré par les découvertes archéologiques, pourrait avoir été une pratique significative dans les sociétés néolithiques de la région. En étudiant les éléments funéraires et leur disposition, les chercheurs peuvent ainsi mieux comprendre comment ces premières sociétés percevaient la vie, la mort et les relations avec le monde spirituel.


La présence d’animaux sauvages dans la sépulture pourrait également refléter une relation particulière avec la faune de la région, ainsi qu’un respect ou une vénération des forces naturelles. Cette pratique pourrait avoir été liée à des rituels visant à accompagner la possible chamane dans l’au-delà ou à assurer sa protection contre les mauvais esprits.

De plus, l’étude de cette sépulture contribue à une meilleure compréhension des diversités de pratiques funéraires et des rôles sociaux dans les sociétés néolithiques. En fournissant des preuves de rôles chamaniques ou animistes dans des contextes précéramiques, cette découverte enrichit le panorama des pratiques religieuses et spirituelles de l’époque. Elle met en lumière la complexité des croyances et des rituels dans des sociétés encore largement basées sur la chasse et la cueillette, mais qui commençaient à s’établir de manière plus sédentaire.

L’étude est publiée dans la revue L’Anthropologie

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