Selon une étude récente menée au Danemark, les coups de soleil ne résultent pas d’un endommagement de l’ADN. En réalité, il serait plutôt question de lésions au niveau de l’ARN messager. Les chercheurs ont indiqué que ces mêmes dommages peuvent agir fortement sur la manière dont l’organisme réagit aux radiations ultraviolettes. Ces travaux pourraient ouvrir la voie vers de nouveaux traitements.
Une remise en cause de l’origine des coups de soleil
Pour rappel, les coups de soleil sont des brûlures plus ou moins graves de la peau qui se produisent après une exposition aux rayons UVB du Soleil. La personne touchée subit alors des douleurs, des démangeaisons, des rougeurs et parfois des cloques. Sur le long terme, un cancer de la peau et un vieillissement cutané peuvent aussi entre autres survenir.
Publiée dans la revue Molecular Cell en novembre 2024, une étude remet en cause les origines des coups de soleil. Une équipe de l’Université de Copenhague (Danemark) affirme que contrairement à ce qui est admis depuis de nombreuses années, les coups de soleil ne seraient pas déclenchés par un endommagement de l’ADN qui entraîne la mort des cellules de la peau.
Les scientifiques ont en effet pratiqué des tests sur des souris normales et des souris génétiquement modifiées qui ne contenaient pas de ZAK-alpha, une protéine de réponse au stress. Habituellement, cette dernière alerte d’une fabrication erronée des protéines à partir de l’ARN messager. Après avoir exposé les deux types de souris à des radiations ultraviolettes, les chercheurs ont découvert que les cellules des souris sans ZAK-alpha ne brûlaient pas normalement.

L’expression coup de soleil serait inexacte
Les tests montrent que les dommages à l’ARN seraient essentiels à la sensibilité de notre organisme au Soleil et que cet endommagement définirait en grande partie la réaction du corps aux coups de soleil. De plus, les scientifiques ont effectué des tests sur des peaux humaines, ce qui a démontré que des changements significatifs dans l’ARN messager provoqueraient l’arrêt de la cellule ainsi que la réponse du système immunitaire.
Par ailleurs, dans la mesure où ce type de brûlure n’est pas provoquée par une rupture dans l’ADN, mais dans l’ARN, l’expression coup de soleil serait inexacte. Selon la principale chercheuse de l’étude Anna Constance Vind, les dommages occasionnés par soleil proviendraient de doses prolongées de radiations ultraviolettes qui endommageraient l’ARN, alors que les brûlures thermiques de faible intensité résultent quant à elles d’une chaleur qui perturbe les protéines de l’organisme.
Enfin, les auteurs de l’étude poursuivent actuellement leurs travaux afin d’explorer les conséquences des dommages à l’ARN et son rôle dans les réponses au stress. L’objectif ? Découvrir de nouveaux moyens de traiter plus efficacement les coups de soleil ainsi que les autres maux favorisés par l’exposition au soleil.