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Un vaccin anti-palu abordable s’annonce sur fond de compétition : le point de santé hebdomadaire en Afrique

Un vaccin anti-palu abordable s’annonce sur fond de compétition : le point de santé hebdomadaire en Afrique

  • samedi 10 septembre 2022
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(Agence Ecofin) - De gros espoirs suscités par un nouveau vaccin contre le paludisme, des succès contre l'onchocercose en Ouganda, un premier cas de Monkeypox en Egypte: retour sur quelques points qui ont fait l'actualité sanitaire en Afrique cette semaine. 


Paludisme : un vaccin efficace et bon marché pourrait être portée de main


De nouvelles recherches suscitent l’espoir de voir développé bientôt un vaccin bon marché et suffisamment efficace contre le paludisme : le vaccin R21/Matrix-M. Développée par une équipe internationale de l’université d’Oxford, l’efficacité de la formule est présentée par une étude publiée dans la revue Lancet Infectious Diseases ce mercredi 07 septembre.



Le R21/Matrix-M garde notamment, un niveau de protection immunitaire de l'ordre de 70 à 80% contre le paludisme, après une seule dose de rappel (les chercheurs ont testé le R21/Matrix-M à 12 mois après l'administration d'une dose de rappel chez des enfants âgés de 5 à 17 mois à Nanoro, au Burkina Faso). « L'administration d'une dose de rappel 12 mois après la série primaire de vaccinations R21/Matrix-M, montre le bénéfice supplémentaire d'une quatrième dose lorsqu'elle est administrée avant la saison du paludisme. L'efficacité du vaccin s'est maintenue dans le groupe à forte dose d'adjuvant, à 80% après le vaccin de rappel sur 12 mois, et à 75% sur 24 mois après le schéma primaire à trois doses.», indique l’équipe de recherche.


Leur vaccin se présente ainsi comme plus stable que son concurrent, le RTS,S/AS01 (baptisé également Mosquirix), développé par le géant britannique GSK. Mosquirix est le premier vaccin antipaludique recommandé par l'OMS, après des tests notamment au Ghana, au Kenya et au Malawi. Ce nouveau vaccin, Matrix M, suscite d’autant plus d'intérêt et d’espoir que s’il passe les tests de phase 3 (test « grandeur nature » avec 4800 participants, dernière étape avant l'homologation en 2023), sa mise au point pourrait revenir moins cher que son concurrent. Des tractations sont annoncées, à cet égard, avec l'Institut du Sérum Indien (Inda Serum Institute), le plus grand fabricant de vaccins au monde.


Le paludisme est une maladie parasitaire, transmise par les moustiques, qui a tué 627 000 personnes en 2020, dont principalement des enfants en Afrique.


Vaccin anti-palu : GSK n’est pas en reste 


Cette même semaine, le mardi 6 septembre, GSK annonçait dans un communiqué avoir obtenu de l'OMS, la préqualification de Mosquirix (RTS,S/AS01), son vaccin contre le paludisme.  Le géant pharmaceutique décroche ainsi la première préqualification d'un vaccin antipaludique, prenant une avance vers un déploiement à grande échelle.



« Jusqu'à présent, plus d'un million d'enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi ont reçu au moins une dose de Mosquirix, donné par GSK, dans le cadre du programme de mise en œuvre du vaccin contre le paludisme, et la préqualification de l'OMS ouvre la voie pour que davantage d'enfants puissent bénéficier du vaccin. », a indiqué Thomas Breuer, Chief Global Health Officer chez GSK. En 2021, l'OMS avait recommandé une utilisation plus large du Mosquirix.


RDC : 1258 cas de Monkeypox enregistrés dans la province du Sankuru depuis le début de l'année


Du 1er janvier au 14 août 2022, la République démocratique du Congo (RDC) a signalé 2877 cas suspects de Monkeypox, dont 195 confirmés dans 134 zones de santé réparties dans 22 provinces, selon l'Organisation mondiale de la santé. La province la plus touchée est celle de Sankuru. « De la première semaine à la 34e semaine épidémiologique, la province a notifié 1258 cas de Monkeypox dont 23 décès ont été enregistrés. », indique à ce titre Aimée Alengo, médecin en chef de la division provinciale de la santé de Sankuru, cité par le média spécialisé Outbreak News Today. Dans le pays, les épicentres de la maladie sont les zones de santé traversées par la forêt équatoriale (notamment  Bena Dibele, Tumbiloto, Lombela, Katako, Lodja et Bikuku). Pour rappel, la RDC est le premier pays à avoir découvert un cas humain de Monkeypox en 1970.


Niger : le tout premier cas de Dengue de son histoire


Le Niger rapporte le tout premier cas de Dengue de son histoire. Selon les autorités sanitaires nationales, reprises par l’OMS dans sa revue hebdomadaire, il s’agit d’un homme de 47 ans, originaire du Niger, arrivé de Cuba le 13 août 2022.


Le lendemain, le sujet a présenté des symptômes grippaux, notamment de la fièvre, des arthromyalgies, des courbatures, un rhume, etc. et a ensuite consulté une clinique à Niamey. Après suspension, la maladie a été confirmée par des tests spécialisés à l'Institut Pasteur de Dakar au 24 août 2022. Pour l’heure, le patient ne présente aucun signe d'hémorragie.



Maladie virale transmise des moustiques du genre Aedes (dit “moustiques tigres"), ses symptômes les plus fréquents sont une fièvre et des douleurs articulaires, avec complications potentiellement sévères. Elle est aujourd’hui endémique dans plus de 100 pays des Régions OMS de l’Afrique, des Amériques, de la Méditerranée orientale, de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental ; les Amériques, l’Asie du Sud-Est et le Pacifique occidental sont les plus gravement touchées. Le nombre de cas est estimé à 50 millions par an dans le monde, dont 500 000 cas de dengue hémorragique. A elle seule, l’Asie concentre environ 70 % de la charge de morbidité mondiale.


Premier cas de Monkeypox en Egypte


Au Maghreb, l’Egypte rapporte son premier cas de variole du singe (Monkeypox).  Le ministère égyptien de la Santé et de la Population a signalé, mercredi dernier, un citoyen égyptien, testé positif à l'infection du virus, dont l'infection a été découverte par les procédures de surveillance épidémiologique. L'homme de 42 ans, qui a une résidence dans un pays européen, a été isolé dans un hôpital et son état est stable, selon les autorités sanitaires.


L’Ouganda continue à gagner du terrain sur la « cécité des rivières »


L’Ouganda gagne du terrain sur l'onchocercose ou « cécité des rivières ». Dans le pays, deux zones sanitaires, Budongo (Masindi, Hoima, Buliisa) et de Bwindi (Kisoro, Rubanda, Kanungu), ont été déclarées comme étant exemptes de transmission de la maladie parasitaire, selon l’annonce du ministère ougandais de la Santé. C’est suite à la réunion du Comité consultatif d'experts pour l'élimination de l'onchocercose en Ouganda (IEEAC) du ministère de la Santé, qui s'est tenue du 3 au 5 août 2022. Les deux foyers de Budongo et de Bwindi comptent respectivement quelque 193 000 et 150 000 personnes.  Ils rejoignent ainsi les 11 foyers qui ont précédemment éliminé la transmission de la maladie dans le pays. De même, dans la dernière zone endémique du pays, le foyer de Lubiriha (district de Kasese), les autorités sanitaires suspectent que la transmission soit interrompue, laissant entrevoir son élimination dans cette zone également.



La parasitose est transmise par des mouches noires qui se reproduisent dans les cours d'eau à débit rapide. Elle provoque de graves maladies des yeux et de la peau qui peuvent entraîner la cécité. En Ouganda, l’onchocercose a constitué, pendant plusieurs décennies, un notable problème de santé publique, touchant auparavant environ 4,9 millions de personnes dans 43 districts de l'Ouganda. Depuis quelques décennies, le pays s’est lancé dans un long processus, pour son éradication.


Ayi Renaud Dossavi


Lire aussi : Médicaments made in Burkina, médecine traditionnelle au Rwanda, monkeypox : le point de santé hebdomadaire en Afrique


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