La maladie d’Alzheimer, une forme dévastatrice de démence, représente un défi majeur pour les systèmes de santé du monde entier. Caractérisée par des altérations cérébrales complexes, cette maladie affecte la mémoire, la cognition et la fonction quotidienne des individus. Actuellement, le diagnostic repose sur une combinaison de tests cognitifs, d’imageries cérébrales et d’examens en laboratoire. Néanmoins, ces méthodes peuvent être lentes et sujettes à des erreurs. Une nouvelle recherche internationale a récemment proposé une avancée significative : un test sanguin qui pourrait révolutionner le diagnostic de la maladie d’Alzheimer.
Les défis du diagnostic de la maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est caractérisée par l’accumulation de plaques amyloïdes et de dégénérescence neurofibrillaire dans le cerveau. Les symptômes incluent une perte progressive de la mémoire, des difficultés cognitives et des altérations du comportement. Le diagnostic de cette maladie complexe est traditionnellement basé sur des évaluations cognitives, des imageries cérébrales comme l’IRM ou la TEP, et des analyses de liquide céphalorachidien (LCR). Ces outils visent à identifier certains éléments associés à la maladie.
Cependant, ces méthodes présentent plusieurs limitations. Les tests cognitifs et d’imagerie cérébrale peuvent en effet être coûteux. En outre, ils ne permettent pas toujours de distinguer clairement la maladie d’Alzheimer d’autres formes de démence.
Les analyses de LCR, bien qu’efficaces, nécessitent une ponction lombaire, un procédé invasif et inconfortable pour les patients. De plus, même avec les meilleures technologies disponibles, des erreurs de diagnostic peuvent survenir, avec jusqu’à 35 % des patients recevant un mauvais diagnostic dans des cliniques spécialisées. Ce chiffre est potentiellement encore plus élevé dans les établissements de soins primaires.

Une percée dans le diagnostic : le test sanguin innovant
Face à ces défis, une équipe internationale de chercheurs a développé un test sanguin qui pourrait transformer la manière dont la maladie d’Alzheimer est diagnostiquée.
Le test se concentre sur un biomarqueur spécifique dans le plasma sanguin : le tau phosphorylé plasmatique 217 (p-tau217). Cette protéine, associée à la pathologie de la maladie d’Alzheimer, se trouve également dans le LCR, mais est plus facile à détecter dans le plasma sanguin.
Le test examine également le rapport entre deux composants présents dans les plaques amyloïdes du cerveau. En combinant ces deux indicateurs, les chercheurs ont développé une méthode capable de détecter les signes de la maladie avec une précision remarquable.
Les résultats préliminaires, publiés dans le Journal of the American Medical Association, montrent que le test sanguin détecte les signes de la maladie d’Alzheimer avec une précision d’environ 90 % chez les patients. Ce test a été utilisé sur plus de 1 200 sujets suédois pendant quatre ans, offrant des résultats prometteurs.
Cette avancée pourrait permettre une détection plus précoce de la maladie et offrir ainsi une fenêtre de traitement plus large. Le diagnostic précoce est en effet crucial pour améliorer la prise en charge des patients, notamment avec les nouveaux traitements d’immunothérapie actuellement en phase de test. Toutefois, malgré ces résultats prometteurs, les chercheurs insistent sur le fait que des études supplémentaires sont nécessaires pour valider pleinement cette méthode avant sa mise en œuvre généralisée.