Une équipe de chercheurs soudanais annonce avoir identifié un tatouage faisant référence à Jésus-Christ sur un corps vieux de 1 300 ans découvert dans un cimetière près d’un monastère médiéval.
Une découverte exceptionnelle
La Nubie est une région située en Afrique, le long du Nil, qui englobe des parties de ce qui est aujourd’hui le sud de l’Égypte et du Soudan. Elle fut le site de plusieurs civilisations anciennes, parmi lesquelles figurent les royaumes de Koush et de Méroé. Le christianisme commença à s’y répandre à partir du VIe siècle. Cette époque fut marquée par la construction de plusieurs églises et par le développement d’une culture chrétienne nubienne distincte. Quelques siècles plus tard, la Nubie médiévale déclina finalement, en grande partie en raison des conflits, de l’islamisation croissante de la région et des changements économiques.
Des chercheurs ont récemment identifié un tatouage qui se réfère directement à cette époque sur le corps d’un homme enterré sur un site connu sous le nom de Ghazali. Trouvé sur le pied droit de cet individu, ce tatouage porterait le symbole « Chi-Rho » ainsi que les lettres grecques alpha et oméga, selon un communiqué. Dans le détail, le symbole Chi-Rho combine les lettres grecques « chi » et « rho » pour former une abréviation du Christ. D’après les chercheurs, cette abréviation aurait fait ses débuts vers 324 apr. J.-C., lorsque Constantin devint empereur de l’Empire romain. Les lettres alpha et oméga sont quant à elles la première et la dernière lettre de l’alphabet grec. Elles représentent la croyance chrétienne selon laquelle Dieu est le début et la fin de toute chose.
D’après la datation au radiocarbone, cette personne a vécu entre 667 et 774 apr. J.-C.. L’individu était par ailleurs probablement âgé de 35 à 50 ans au moment de sa mort.

Pourquoi le pied ?
Les chercheurs du Centre polonais d’archéologie méditerranéenne (PCMA) de l’Université de Varsovie, qui gèrent les fouilles sur le site, notent que c’est seulement la deuxième fois qu’un tatouage est découvert en Nubie médiévale. Par ailleurs, l’emplacement du tatouage sur le pied droit interpelle. Robert Stark et Kari Guilbault, qui l’on découvert et analysé, supposent que le Christ a peut-être eu un clou enfoncé à cet endroit lors de sa crucifixion.
Enfin, notez que bien que ce tatouage indiquait que l’individu était chrétien, il n’est pas clair s’il s’agissait d’un moine. En effet, l’individu n’a pas été enterré dans le même cimetière que les moines du monastère, mais sur un autre site probablement utilisé par des personnes des communautés voisines.