L’avènement des interfaces cerveau-machine (ICM) marque une ère prometteuse dans la science médicale et technologique. Alors que Neuralink, entreprise américaine cofondée par Elon Musk, fait parler d’elle, la Chine répond avec le Neural Electronic Opportunity (NEO), un implant cérébral innovant. En voici les détails.
Une implantation rapide grâce à une technologie de pointe
Le dispositif NEO se distingue par sa facilité d’implantation. En seulement une heure et quarante minutes, ce système semi-invasif a été posé chez plusieurs patients grâce à une méthode novatrice permettant une localisation précise des fonctions cérébrales. Ce procédé réduit les risques liés à une intervention invasive et pourrait devenir un standard dans le domaine des implants cérébraux.
Un design semi-invasif pour une efficacité optimale
Conçu par l’équipe de Neuracle Technology et l’Université Tsinghua, le NEO repose sur une technologie avancée. Contrairement aux implants comme ceux de Neuralink, qui pénètrent directement le cerveau, le NEO utilise des électrodes placées à l’extérieur du cortex. Cette approche limite les contacts directs avec les tissus cérébraux, minimisant ainsi les risques d’inflammation ou de rejet.
L’appareil, de la taille d’une pièce de monnaie, capte les signaux neuronaux des régions sensorielles et motrices du cerveau. Alimenté et connecté via une bobine magnétique placée à l’extérieur du cuir chevelu, il transmet ces signaux à des dispositifs externes tels que des prothèses ou des ordinateurs.
Premiers résultats prometteurs
Lors des essais menés à Shanghai, trois patients ont bénéficié de cet implant, avec des résultats impressionnants. L’un d’eux, un homme de 38 ans ayant perdu l’usage de ses mains après un accident de voiture, a retrouvé une partie de son autonomie. Grâce à un gant prothétique contrôlé par son cerveau, il a réussi à saisir un verre d’eau, dévisser un bouchon et boire sans aide externe.
En 2023, deux autres patients paralysés avaient également testé le dispositif à Pékin, réussissant à manipuler un curseur d’ordinateur et à accomplir des gestes quotidiens simples. Ces succès confirment l’efficacité de la technologie, tout en soulignant son potentiel pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de handicaps sévères.

Une commercialisation envisagée pour 2027
Le NEO a été officiellement approuvé pour entrer dans le « canal vert » chinois en août 2024, une procédure accélérée pour les dispositifs médicaux innovants. Une étape cruciale avant sa commercialisation, prévue pour 2027. Avant cela, un essai clinique à grande échelle impliquant au moins trente patients sera lancé dès 2025.
Un enjeu technologique et économique majeur
Selon Tao Hu, directeur adjoint de l’Institut de Microsystèmes et de Technologie de l’Information de Shanghai, le domaine des ICM représente la convergence de plusieurs disciplines : intelligence artificielle, circuits intégrés et biomédecine. Bien que prometteuse, cette industrie émergente nécessite d’importants investissements en recherche et développement.
La Chine, qui aspire à devenir un leader mondial dans ce secteur, mise sur le NEO pour rivaliser avec les grandes entreprises occidentales comme Neuralink. Ces avancées technologiques pourraient également inspirer d’autres pays à intensifier leurs efforts dans les interfaces cerveau-machine.
Un futur prometteur pour la science
Avec le NEO, la Chine démontre son potentiel en matière d’innovation technologique. Si les prochains essais cliniques confirment les résultats actuels, cet implant pourrait transformer la vie de millions de personnes souffrant de handicaps. De plus, il ouvre la voie à de nouvelles applications, notamment dans le domaine de la réadaptation et de la communication assistée.