Le roi Salomon, le fils du roi David, est au centre d’un chapitre rédigé entre le Ier et le Ve siècle apr. J.-C., mais qui n’a pas été inclus dans la Bible canonique en raison de l’accent qui y est mis sur la magie et la démonologie. Ce livre, intitulé Testament de Salomon, commence avec l’archange Michel offrant à Salomon un anneau magique qui permet de convoquer, interroger et contrôler les démons. Des archéologues affirment avoir découvert une amulette vieille de 1 600 ans qui représente justement cette figure biblique dans un combat contre le diable.
Cet artefact exceptionnel du Ve siècle, considéré comme une découverte majeure, pourrait éclairer ce chapitre mis de côté de la Bible. Le pendentif en bronze a par ailleurs été trouvé en Anatolie (une région couvrant une grande partie de l’actuelle Turquie) dans un lieu chargé d’histoire.
Une amulette découverte dans un lieu lié à des activités militaires
Hadrianopolis est situé en Paphlagonie, une région au nord-centre de la Turquie sur la côte de la mer Noire, est devenu une ville sous les Romains. Ce lieu porte ce nom en l’honneur de l’empereur romain Hadrien, qui a régné de 117 à 138 apr. J.-C., et a été reconstruit pendant la période byzantine.

Aujourd’hui, le site se trouve à proximité de la ville de Karabük, ce qui a permis à l’université locale d’y mener des fouilles et travaux de restauration depuis 2003. Cela a déjà permis la découverte de plus d’une douzaine de bâtiments et de nombreuses mosaïques massives, mises au jour au fil des années. Néanmoins, les historiens n’étaient pas au bout de leur surprise.
L’amulette a été découverte dans un bâtiment qui pourrait être lié à des activités militaires, bien que sa fonction exacte reste inconnue. « Lors de nos fouilles précédentes, nous avions déterminé l’existence d’une unité de cavalerie ici », explique le Dr Ersin Çelikbaş, professeur associé à l’université de Karabük. « Le prophète Salomon est également connu comme le commandant des armées. Nous comprenons qu’il était également considéré comme une figure protectrice pour la cavalerie romaine et byzantine à Hadrianopolis. » Çelikbaş émet à ce titre l’hypothèse que le pendentif appartenait à un soldat de cavalerie.
Le roi Salomon : une figure importante dans trois religions
Cet objet en bronze, qui représente le roi Salomon, montre l’ancien souverain à cheval et équipe d’une lance pour terrasser le diable. Et bien que le Dr Çelikbaş soit certain que l’artéfact est un pendentif chrétien, il rappelle que « Salomon est une figure importante dans les trois religions monothéistes. Alors qu’il est mentionné comme un souverain dans la Torah et la Bible, il est également reconnu comme un prophète dans l’Islam. La représentation de Salomon sur cette [amulette] nous a surpris et a révélé l’importance de cet artéfact pour l’archéologie anatolienne. »
La phrase « Notre Seigneur a vaincu le mal » est par ailleurs inscrite sur une face de l’amulette et les noms de quatre anges bibliques (Azraël, Gabriel, Michel et Israfil) figurent sur l’autre face. Selon les experts, ce pendentif incroyablement bien conservé aurait servi de talisman pour se protéger du mal ou du danger.

Une preuve également de l’importance d’Hadrianopolis
Selon les historiens, il s’agit du premier pendentif de ce genre découvert en Turquie, bien qu’un artefact similaire ait été trouvé à Jérusalem. « La présence d’œuvres similaires dans ces deux régions éloignées indique qu’Hadrianopolis était un centre religieux important dans l’Antiquité », conclut Çelikbaş.
Vous pouvez retrouver le communiqué de presse de l’université turque sur ce lien.