Trois règles simples pour démasquer un menteur

Le mensonge est une partie intégrante de la vie humaine. À un moment ou un autre, chacun de nous a probablement menti – que ce soit un petit mensonge inoffensif, comme dire « je vais bien » alors qu’on est épuisé, ou quelque chose de plus sérieux, comme cacher une infidélité. Mais pourquoi mentons-nous, et surtout, comment repérer un menteur ? Voici quelques astuces.

Pourquoi mentons-nous ?

Mentir est une compétence complexe, souvent maîtrisée dès le plus jeune âge. Selon des études, dès l’âge de deux ans, les enfants commencent à mentir, tandis qu’à huit ans, près de 80 % d’entre eux ont menti au moins une fois. En moyenne, une personne ment environ 30 fois par jour, que ce soit dans des conversations courantes ou pour cacher une vérité inconfortable.

Mais pourquoi mentons-nous tant ? Une des raisons principales est que mentir nous permet d’obtenir un avantage, de nous protéger ou de préserver nos relations. Par exemple, mentir sur une infidélité peut permettre de préserver l’unité de la famille et d’éviter un divorce coûteux et douloureux. De même, exagérer ses qualifications sur un CV peut mener à un emploi mieux rémunéré, et prétendre avoir lu un livre complexe comme Guerre et Paix peut donner l’apparence d’être plus cultivé. En d’autres termes, mentir est parfois un moyen d’atteindre des objectifs sociaux ou professionnels.

Cela dit, mentir trop fréquemment peut avoir des conséquences négatives. Si quelqu’un ment constamment, il finit par perdre la confiance des autres. À l’inverse, ne jamais mentir ou être trop brutal dans ses réponses peut mener au rejet social. Nous sommes une espèce qui valorise la vérité par défaut, c’est-à-dire que nous croyons généralement ce que les autres disent, et la capacité à naviguer entre vérité et mensonge est essentielle pour notre intégration sociale.

Comment détecter un menteur ?

Si mentir peut nous offrir un avantage, savoir repérer un menteur peut également nous aider à gérer les situations où la vérité est en jeu. Heureusement, il existe quelques stratégies simples pour repérer les mensonges dans les interactions sociales.

Règle n°1 : Faites-les parler

Les menteurs, contrairement aux personnes honnêtes, ont souvent du mal à tenir une conversation fluide et détaillée. Les véritables souvenirs sont riches en détails sensoriels et émotionnels, tandis que les mensonges sont souvent plus vagues et factuels. Pour repérer un menteur, l’une des meilleures méthodes consiste à les laisser parler et poser des questions inattendues. Par exemple, au lieu de simplement leur demander ce qu’ils ont fait pendant la journée, demandez-leur de décrire la couleur des chaises au restaurant où ils étaient. Si la personne a menti, elle pourrait hésiter ou donner une réponse vague, car elle n’a pas réellement vécu l’événement.

Les menteurs ont souvent une histoire bien préparée, donc les questions inattendues peuvent les déstabiliser et les amener à se contredire. C’est une manière efficace de repérer un récit fabriqué de toutes pièces.

Règle n°2 : Écoutez leurs sentiments (ou l’absence de sentiments)

Une autre méthode pour détecter un menteur est d’observer la présence ou l’absence de détails émotionnels et sensoriels dans leur récit. Quand quelqu’un raconte une expérience réelle, il ou elle va généralement inclure des éléments sensoriels, comme la façon dont il ou elle s’est senti, ce qu’il ou elle a vu ou entendu. Par exemple, un souvenir authentique d’un retour à pied du cinéma inclura probablement des détails comme le bruit d’un bus éclaboussant une flaque ou la sensation de frustration face à la pluie.

En revanche, un menteur a tendance à éviter ces détails sensoriels et se concentrer sur des éléments factuels et logiques, comme : « Il pleuvait, j’avais mon parapluie. » Les menteurs, n’ayant pas vécu l’événement, manquent souvent de ces éléments émotionnels qui rendent un récit authentique. C’est un indice précieux pour repérer une tromperie.

Règle n°3 : Occupez-les

Mentir n’est pas facile. Cela demande de la planification, de la mémoire et de la dissimulation. Un menteur doit constamment jongler entre plusieurs tâches cognitives, comme se souvenir des détails de son mensonge, s’assurer de ne pas se trahir et garder une attitude convaincante. Une manière de rendre le mensonge plus difficile est de « charger » la personne avec une tâche supplémentaire pendant qu’elle raconte son histoire.

Par exemple, si vous suspectez quelqu’un de mentir, demandez-lui de raconter l’histoire dans l’ordre inverse. C’est une tâche cognitive complexe qui peut perturber un menteur et rendre son mensonge moins crédible. De même, si quelqu’un doit effectuer une autre tâche, comme conduire, tout en racontant son histoire, il sera plus difficile pour lui de maintenir un mensonge cohérent.

En utilisant ces trois règles simples – faire parler la personne, écouter les émotions ou leur absence, et rendre le mensonge plus difficile – vous pouvez améliorer vos compétences pour repérer les mensonges et mieux naviguer dans les interactions sociales où la vérité est en jeu. Mais gardez à l’esprit que tout le monde ment parfois, et parfois un petit mensonge peut être bien plus utile qu’on ne le pense.