(Agence Ecofin) - La transformation numérique revêt des enjeux économiques considérables pour les gouvernements africains. Cependant, pour en tirer pleinement parti, il est crucial que toutes les populations aient accès à Internet.
Le gouvernement mozambicain a lancé l’initiative « Internet Para Todos » afin de démocratiser l’accès à Internet d’ici 2030. Ce projet vise à accélérer la transformation numérique du pays, dont l’indice de développement de l’e-gouvernement, selon les Nations unies, s’établissait à 0,2848 sur 1 en 2024, bien en deçà de la moyenne mondiale de 0,6382.
« Ce programme constitue un pilier fondamental de la stratégie globale de transformation numérique du gouvernement, en créant un environnement digital inclusif qui permettra aux citoyens, aux entreprises et aux institutions publiques d’interagir et d’innover, contribuant ainsi à l’émergence d’une économie numérique accessible et inclusive. Avec un accent mis sur l’accès universel à Internet, l’initiative cherche à garantir un accès équitable aux services essentiels tels que l’administration publique, l’éducation, la santé et les opportunités économiques, tout en améliorant significativement la qualité de vie de la population », a déclaré le vendredi 28 mars, dans un communiqué, l’Autorité de régulation des communications (INCM) qui met en œuvre l’initiative à travers le Fonds du service d’accès universel (FSAU).
À terme, le gouvernement mozambicain ambitionne d’atteindre un taux de pénétration mobile de 80 % et une couverture de 95 % du territoire national. La disponibilité du réseau devrait atteindre 99 %. Côté performances, l’exécutif vise des débits de connexion de 100 mégabits par seconde (Mbps) à 1 gigabit par seconde (Gbps) pour la 5G, 10 Mbps à 100 Mbps pour la 4G et 0,1 Mbps à 10 Mbps pour la 3G. Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement prévoit notamment de faciliter l’entrée d’opérateurs de satellites en orbite basse et d’entreprises de tours télécoms, ainsi que l’extension du réseau de fibre optique.
Selon les données de l’Union internationale des télécommunications, le réseau 2G couvrait 87 % de la population estimée à 32,6 millions (Banque mondiale) en 2022. Pour la 3G, la 4G et la 5G, les taux de couverture respectifs sont de 85 %, 60 % et 5 %. En matière d’utilisation, l’UIT estime le taux de pénétration de l’Internet à 21,2 %, contre 22,3 % pour la téléphonie mobile.
Toutefois, la couverture seule ne garantit pas l’adoption et l’utilisation d’Internet, comme en témoigne l’écart entre les taux de couverture et de pénétration évoqués plus haut. Pour favoriser un usage effectif des services numériques, les autorités doivent lever plusieurs freins, notamment le manque d’accès à des appareils adaptés comme les smartphones, le coût élevé des services télécoms et l’insuffisance des compétences numériques. Sur ce dernier point, des initiatives de littératie numérique et de formation technologique sont déjà prévues pour renforcer les capacités des communautés locales.
Isaac K. Kassouwi
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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