Après avoir abondamment fait parler d’elle ces dernières années, la société allemande Volocopter est aujourd’hui en faillite. Faute de financement et menacée par une concurrence de plus en plus féroce, cette société vient ainsi de rendre les armes. Néanmoins, cet incident ne signe pas pour autant l’arrêt complet de ses activités.
Un parcours plus que prometteur
Après une première démonstration réussie de son premier eVTOL, le 2X, en 2017, Volocopter avait reçu l’approbation de l’Union européenne en 2019. L’UE avait en effet admis que les processus de développement et de construction du taxi volant de cette société avaient un niveau acceptable. Voloctopter avait reçu l’agrément Design Organisations Approvals (DOA), après un nouveau test dont le but était de vérifier que ses engins, le 2X et le Volocity, étaient compatibles avec le trafic aérien existant. En parallèle, la société allemande était dans l’attente d’un certificat de navigabilité en provenance de la Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis.
Pour rappel, Volocopter proposait de mettre en place des vols urbains avec ses engins 100 % électriques et un niveau de bruit qui se situe entre 55 et 60 décibels seulement à une distance de 75 à 100 m. De plus, la société planchait sur une version cargo de son 2X, mais également sur d’autres nouveaux engins. Citons le VoloRegion, un eVTOL plus imposant pour le transport régional ainsi que VoloDrone, un utilitaire sans équipage. Rappelons également que Volocopter avait effectué des démonstrations mémorables aux quatre coins du monde et établi des partenariats stratégiques pour consolider sa position et assurer sa progression.

Trop en avance sur son temps ?
Comme le révélait un communiqué publié le 30 décembre 2024, Volocopter vient de se déclarer en faillite. Dans ce document, la société affirmait être endettée et que les efforts intensifs récents de collecte de fonds n’ont pas pu permettre de maintenir ses opérations régulières. Aujourd’hui, Volocopter fait l’objet d’une procédure d’insolvabilité provisoire. Autrement dit, les activités de la société ne sont pas à l’arrêt pour l’instant, mais elle prévoit un projet de restructuration qui devra être validé par les investisseurs d’ici le mois de février 2025.
Volocopter paie certainement l’apparente impossibilité de déploiement concret de ce genre de véhicules pour le grand public. De plus, les conditions de sécurité en vol n’ont jamais pu être pleinement assurées, ce qui a évidemment freiné l’avancée du projet. Volocopter serait-elle trop en avance sur son temps ? Peut-être, mais rappelons tout de même que pas moins de 70 autres sociétés développent également leur propre concept d’eVTOL, un nombre qui n’a pas cessé d’augmenter depuis 2020. Enfin, la société allemande paie également l’échec de ses négociations avec la ville de Paris dans le cadre des Jeux olympiques d’été 2024. Volocopter espérait en effet obtenir l’autorisation de faire une démonstration de son VoloCity durant cet événement et exploiter un premier service de transport dans la capitale durant deux ans.