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Surconsommation d’alcool : LA solution trouvée (mais ça ne marche qu’avec les femmes)

Surconsommation d’alcool : LA solution trouvée (mais ça ne marche qu’avec les femmes)

  • vendredi 6 décembre 2024
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Étant donné les risques variés pour la santé associés à une consommation excessive d’alcool (et même une consommation modérée), allant des maladies du foie à certains cancers, toute méthode simple de santé publique pour la réduire est bonne à prendre. En effet, de nombreuses personnes continuent à boire au-delà des limites recommandées malgré les risques connus. Et si la clé pour boire moins pouvait résider en faisant appel à nos souvenirs ? Une étude suggère en tout cas que se remémorer des expériences passées précises liées à l’alcool pourrait devenir une stratégie potentielle pour en réduire l’absorption… mais seulement chez les femmes.


Une solution pour réduire la consommation excessive d’alcool

Des recherches antérieures montrent que les gens mangent moins lorsqu’ils se remémorent un repas précédent juste avant de se mettre à table. Une équipe de l’Université de Portsmouth, au Royaume-Uni, a voulu approfondir la relation entre mémoire et consommation, mais cette fois avec l’alcool. Leur étude, à paraître dans le numéro de décembre 2024 du Food Quality and Preference, impliquait 50 femmes âgées de 18 à 46 ans, réparties aléatoirement en deux groupes.

Le premier groupe devait se remémorer une expérience récente liée à l’alcool en détail, y compris estimer le nombre de calories consommées. Par exemple, trois verres moyens de vin rouge correspondent à près de 400 calories, tandis que trois pintes de bière pale ale équivalent à 540 calories. Le deuxième groupe qui servait ici de contrôle devait simplement se rappeler un trajet en voiture. Les participantes devaient ensuite consommer une boisson à base de vodka à leur rythme, tout en regardant un programme télévisé neutre pour éviter qu’elles ne suspectent que leur vitesse de consommation était enregistrée.

Les résultats sur la prise d’alcool

Refuser l’alcool, arrêter l’alcool, boisson verre de vin
Crédits : Yana Tikhonova/iStock

L’analyse a révélé que les personnes qui se remémoraient une expérience liée à l’alcool prenaient plus de temps pour consommer leur boisson. Les chercheurs pensent que cela suggère une motivation moindre pour les breuvages alcoolisés.


Le Dr Lorenzo Stafford, l’un des auteurs de l’étude, explique que la « théorie est que les femmes pourraient avoir moins envie de boire de l’alcool, car elles souhaitent éviter les calories en excès, ce qui pourrait également être lié à des travaux montrant que les femmes sont plus susceptibles de modifier leurs habitudes de consommation parce qu’elles sont plus réceptives aux risques que l’alcool pose pour la santé et le poids. » Rappelons à ce titre qu’actuellement, l’alcool représente 9 % de l’apport calorique quotidien des hommes et 5 % de celui des femmes, ce qui en fait une contribution significative à la prise de poids.

L’article, publié dans la revue Food Quality and Preference, recommande à présent des recherches supplémentaires pour mieux comprendre l’effet de mémoire lié à l’alcool chez les hommes aussi, d’autant qu’ils consomment généralement plus d’alcool que les femmes.

Étiqueter les bouteilles : une autre approche possible

En parallèle, une autre étude par des chercheurs de l’University College et cette fois publiée dans BMJ Open, fait écho à ces découvertes. Elle démontre en effet que les gens pourraient réduire leur consommation d’alcool si les emballages des boissons portaient des étiquettes mentionnant les calories. D’après cette enquête auprès de 4 684 adultes, 54 % des grands buveurs modifieraient leur comportement face à l’alcool contre 44 % des buveurs plus légers.


Plus d’un quart des grands buveurs affirment aussi d’après l’étude qu’ils opteraient pour des boissons moins caloriques tandis que 18 % boiraient moins fréquemment et 17 % réduiraient leur consommation globale si des étiquettes caloriques étaient effectivement apposées sur les boissons alcoolisées. L’enquête montre également que les buveurs à risque sont plus conscients du contenu calorique des boissons alcoolisées que les buveurs légers ou les non-buveurs.

Refuser l’alcool, arrêter l’alcool, boisson verre de vin
Crédits : AndreyPopov/iStock

Le professeur Andrew Steptoe, l’auteur principal de ces recherches, a déclaré que l’étiquetage calorique pourrait aider les buveurs à risque élevé à réduire les calories cachées de l’alcool, ce qui contribuerait ainsi à une gestion plus saine du poids. Cependant, les chercheurs avertissent qu’améliorer simplement les connaissances publiques sur les calories de l’alcool pourrait ne pas suffire à réduire la consommation. Au lieu de cela, changer les attitudes envers l’alcool pourrait selon eux s’avérer plus efficace.

Retrouver cet article sur Sciencepost
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