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Super-tribu de rhinocéros : Des chercheurs font une découverte inattendue grâce à l’éruption du supervolcan !

Super-tribu de rhinocéros : Des chercheurs font une découverte inattendue grâce à l’éruption du supervolcan !

  • dimanche 20 avril 2025
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Des chercheurs ont récemment fait une découverte marquante qui redéfinit notre compréhension des comportements sociaux des animaux préhistoriques. En étudiant les fossiles découverts sur le site des Ashfall Fossil Beds, situé dans le Nebraska, ils ont mis en évidence un phénomène jusque-là inconnu : des rhinocéros préhistoriques se rassemblant en vastes super-troupeaux, bien avant leur extinction. Ce rassemblement, qui offre un éclairage inédit sur leur organisation sociale, a été tragiquement interrompu par l’une des plus grandes catastrophes naturelles de l’histoire : l’éruption du supervolcan de Yellowstone, survenue il y a environ 12 millions d’années.


Une lente agonie

L’éruption du supervolcan de Yellowstone, il y a environ 12 millions d’années, représente l’un des événements naturels les plus cataclysmiques de l’histoire de la Terre. Les scientifiques s’accordent à dire que cet événement a eu un impact dévastateur sur la faune et la flore de la région, perturbant l’équilibre écologique d’un vaste territoire. L’explosion a projeté d’énormes quantités de cendres volcaniques dans l’atmosphère, recouvrant les terres environnantes sur des centaines de kilomètres. Les cendres, portées par les vents, ont alors étouffé la végétation et assombri le ciel, rendant la vie insoutenable pour de nombreuses espèces.

À la différence des victimes de l’éruption du Vésuve, ces animaux n’ont pas succombé immédiatement. Les scientifiques estiment que leur mort a été plus lente et plus douloureuse. En effet, les rhinocéros auraient été progressivement asphyxiés par la cendre, ou seraient morts de faim, bien après que l’éruption elle-même se soit produite. Une agonie qui pourrait durer plusieurs jours, voire semaines, avant qu’ils ne succombent.

Un accident tragique qui préserve un mystère social

Cet accident tragique a toutefois permis la préservation exceptionnelle des fossiles de plus de 100 rhinocéros préhistoriques (Teleoceras major). Ces animaux, à une corne, avec un corps en forme de tonneau et des pattes trapues, rappellent les hippopotames modernes par leur morphologie et leurs habitudes de vie. Adaptés à un environnement marécageux et à une alimentation principalement végétarienne, ces rhinocéros étaient parfaitement adaptés à leur habitat.


Ce qui a intrigué les chercheurs, c’est le nombre anormalement élevé de rhinocéros retrouvés sur le site. Pourquoi ces animaux se retrouvaient-ils tous au même endroit, au même moment ? Une première hypothèse suggérait qu’ils étaient venus se réfugier pour fuir les effets de l’éruption. Cependant, des analyses approfondies ont rapidement écarté cette possibilité.

Une analyse isotopique pour comprendre leur comportement

Clark Ward, auteur principal de l’étude et diplômé de l’Université de Cincinnati, a utilisé une technique d’analyse isotopique pour tenter de comprendre les déplacements de ces animaux avant l’éruption. Cette méthode, qui consiste à examiner les isotopes présents dans les dents des animaux, permet aux chercheurs de reconstituer leurs déplacements et de savoir d’où ils venaient et où ils se nourrissaient.

En étudiant les isotopes de strontium, de carbone et d’oxygène dans les dents des rhinocéros, l’équipe a pu reconstituer le climat de l’époque ainsi que la végétation environnante. Mais ce n’est pas tout : l’analyse a également révélé que les rhinocéros ne migraient pas sur de longues distances, mais qu’ils formaient des groupes sédentaires autour d’un point d’eau, se nourrissant sur place.


rhinocéros
L’analyse isotopique des dents des rhinocéros montre qu’ils ne se déplaçaient pas très loin, ce qui suggère qu’ils se rassemblaient en troupeaux massifs. Crédit image : John Haxby/Musée d’État de l’Université du Nebraska.

Pourquoi se rassembler en super-troupeaux ?

Cette découverte suggère que les rhinocéros préhistoriques avaient une organisation sociale plus complexe que ce que l’on imaginait. Les analyses ont montré que ces animaux ne se déplaçaient pas loin du point d’eau, ce qui indique qu’ils formaient des super-troupeaux sédentaires. Cette organisation sociale était probablement dictée par la nécessité de se nourrir et de se protéger.

Ce comportement rappelle celui observé chez certaines espèces modernes comme les éléphants ou les hippopotames, qui se rassemblent également autour de points d’eau pour se nourrir et se protéger des prédateurs. Bien que ces rhinocéros aient évolué dans un environnement très différent du nôtre, leur organisation sociale pourrait avoir joué un rôle crucial dans leur survie, notamment en période de sécheresse ou face à des prédateurs comme les chiens préhistoriques (Borophagus hilli), dont les restes ont également été retrouvés sur le site.

Une vision plus complexe de la préhistoire

En somme, ces nouvelles découvertes publiées dans Scientific Reports réévaluent notre vision des comportements sociaux des animaux préhistoriques. Les rhinocéros de l’époque, loin d’être des animaux solitaires et marginaux, semblent avoir formé de véritables communautés organisées autour de points d’eau. Ce phénomène, désormais mis en lumière grâce à des techniques modernes d’analyse isotopique, nous offre un aperçu fascinant de la vie sociale d’espèces disparues, nous aidant ainsi à mieux comprendre l’évolution des comportements sociaux chez les animaux, passés et présents.

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