(Agence Ecofin) - Le Conseil souverain qui dirige le Soudan depuis la chute d’Omar el-Béchir vient de parapher un accord de paix historique avec cinq groupes rebelles du pays. Après un an d’âpres négociations, le nouvel accord a pour ambition de mettre fin à 17 années de guerre civile.
Plus d’un an après la chute d’Omar el-Béchir, le Soudan poursuit son processus de transformation. Cette semaine, une nouvelle étape historique a été franchie par le gouvernement de transition à travers la conclusion d’un accord de paix avec plusieurs groupes rebelles du pays.
C’est à Juba, capitale du Soudan du Sud, que le nouvel accord a été paraphé. Négocié depuis un an entre le Conseil souverain et le Front révolutionnaire soudanais (FRS) qui regroupe plusieurs groupes rebelles, il ambitionne de mettre fin à 17 ans de guerre civile qui a déchiré le pays principalement au Darfour, mais également dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil Bleu.
S’il prévoit un démantèlement des groupes armés, le nouvel accord offre aux rebelles une représentation politique et des pouvoirs décentralisés, leur intégration dans les forces de sécurité ainsi que des droits économiques et fonciers. Il prévoit également la possibilité de retour pour les personnes qui ont quitté leurs terres à cause la guerre, une justice transitionnelle, ainsi que des réparations et compensations.
Même s’il n’a toujours pas convaincu deux groupes rebelles, à savoir : le Mouvement de libération du Soudan (MLS) d’Abdelwahid Nour et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLA-N) d’Abdelaziz al-Hilu, le nouvel accord de paix est considéré comme une victoire pour le gouvernement de transition. Depuis son arrivée à la tête du pays, le Conseil souverain dirigé par le duo Abdel Fattah al-Burhane, président et Abdallah Hamdok, Premier ministre, (photo) a toujours annoncé vouloir faire de la paix la pierre angulaire de la construction du nouveau Soudan démocratique et développé.
« Tous les programmes du gouvernement sont basés sur la paix et si la paix n’est pas atteinte, aucun des programmes du gouvernement de transition ne sera réalisé », a déclaré à la presse Fayçal Mohamed Saleh, porte-parole du gouvernement.
Pour rappel, les Nations unies ont indiqué qu’environ 300 000 personnes ont été tuées au Darfour depuis que les rebelles y ont pris les armes en 2003. Plusieurs accords avaient déjà été signés (2006, 2010) sous Omar el-Béchir, mais ont échoué à ramener la paix.
Moutiou Adjibi Nourou