(Agence Ecofin) - La mission onusienne au Soudan du Sud a annoncé mercredi, l’installation d’une nouvelle base dans le sud du pays après une recrudescence des attaques armées contre les civils et les convois humanitaires. Des violences attribuées aux parties signataires des différents accords de paix dans le pays.
La Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS) a annoncé le mercredi 2 septembre, la création imminente d’une « base temporaire de maintien de la paix » à Lobonok, dans le sud du pays, en vue de « dissuader la violence après une recrudescence des attaques armées contre des civils et des convois humanitaires ».
« Hier [mardi, Ndlr], deux civils ont été tués et quatre blessés lorsqu'un véhicule a été pris dans une embuscade par des hommes lourdement armés qui appartiendraient au Front de salut national sur la route entre Yei et Lasu. L'incident fait suite à des attaques similaires des derniers jours contre des convois humanitaires voyageant le long de la route Juba-Yei où des personnes ont été abattues et des camions pillés et incendiés », explique la MINUSS à travers un communiqué.
La recrudescence de la violence contre les civils fait suite au meurtre de six gardes du corps travaillant pour le vice-président du Soudan du Sud, James Wani Igga, dans la région de Lobonok fin août. Le National Salvation Front (NAS) a publiquement revendiqué la responsabilité de cette attaque.
« Nous sommes très préoccupés par les informations faisant état d’une augmentation des mouvements de la NAS à travers l’Equatoria [province du sud du pays, Ndlr], et d’une série d’affrontements entre ses membres et les les forces de défense du peuple du Soudan du Sud », a déclaré le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, David Shearer (photo).
Selon la mission onusienne, toutes les parties impliquées dans ces violences sont soit signataires de l'accord de paix revitalisé de 2018, soit de la déclaration de Rome de janvier 2020.
« Pour aider à prévenir de nouvelles violences, nous avons déployé des troupes à Lobonok pour mettre en place une base opérationnelle temporaire. Cela nous permettra d'assurer une présence protectrice dans la zone », a-t-il indiqué.
Deux ans après la proclamation de son indépendance, le Soudan du Sud traverse depuis 2013 un nouveau conflit armé provoqué par des dissensions au sein de l’exécutif. Les combats qui opposent l’armée sud soudanaise à des groupes d’opposition ont fait près de 2 millions de déplacés dans le pays et 2,2 millions de réfugiés dans les pays voisins, selon les données du HCR en 2019.
Borgia Kobri
