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Selon une étude, le phénomène El Niño existerait depuis environ 250 millions d’années

Selon une étude, le phénomène El Niño existerait depuis environ 250 millions d’années

  • lundi 28 octobre 2024
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Dans le cadre d’une étude menée en Chine, des climatologues ont réalisé une modélisation qui montre que l’oscillation entre le phénomène climatique El Niño et La Niña, son pendant froid, existait déjà il y a au moins 250 millions d’années.


Une relation El Niño-La Niña au temps de la Pangée

Considéré comme une anomalie climatique naturelle, le phénomène El Niño est la conséquence d’une perturbation atmosphérique dans l’océan Pacifique, entre les côtes du Pérou et l’Océanie. Survenant tous les deux à sept ans, ce phénomène provient de l’excès de chaleur dans les eaux tropicales. En résulte un assèchement du nord-ouest des États-Unis et de fortes précipitations dans le sud-ouest. À l’inverse, le phénomène La Niña correspond au refroidissement à grande échelle des eaux de surface dans le centre et l’est de l’océan Pacifique équatorial. Les conséquences sont généralement des épisodes de sécheresse en Afrique de l’Est et une saison de la mousson plus importante en Asie du Sud.

Publiée dans la revue PNAS le 21 octobre 2024, une étude apporte davantage d’information sur l’oscillation entre El Niño et La Niña. Pilotés par l’école des sciences de l’Université Peking (Chine), ces travaux laissent penser que la relation entre ces deux phénomènes existait déjà il y a 250 millions d’années, lorsque les terres émergées formaient un continent unique : la Pangée.

El Niño
Le phénomène El Niño se démarque dans les anomalies de température de surface de la mer chaude dans le Pacifique. Crédits : NOAA Climate.gov

Comment interpréter l’étude ?

Les auteurs de l’étude disent avoir eu recours au même outil de modélisation climatique que celui habituellement utilisé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ainsi, alors que l’outil est généralement employé pour prévoir le climat dans le futur, les chercheurs chinois l’ont exécuté pour visualiser le passé. Néanmoins, il est important de souligner qu’ils n’ont pas pu modéliser chaque année en continu depuis 250 millions d’années. Il a été plus facile de découper cette période en plusieurs dizaines de tranches de dix millions d’années.


« Dans chaque expérience, nous observons une oscillation australe El Niño active et elle est presque toujours plus forte que celle que nous connaissons aujourd’hui, parfois beaucoup plus forte, parfois légèrement plus forte […] À certaines époques du passé, le rayonnement solaire atteignant la Terre était inférieur d’environ 2 % à ce qu’il est aujourd’hui, mais le CO2 réchauffant la planète était beaucoup plus abondant, ce qui rendait l’atmosphère et les océans beaucoup plus chauds qu’aujourd’hui », peut-on lire dans l’étude.

Selon les climatologues, l’oscillation El Niño-La Niña peut se comparer au basculement d’un pendule. Or, les vents océaniques de surface génèrent une sorte de bruit atmosphérique qui peut agir sur le basculement de ce pendule. L’étude en question est inédite dans la mesure où elle montre que les deux variables les plus importantes dans l’ampleur de l’oscillation entre El Niño et La Niña sont le fameux bruit océanique et la structure thermique de l’océan.

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