À l’occasion de la COP16 désertification, un rapport de l’ONU souligne une expansion de l’aridification des sols. Il s’agit d’ailleurs d’un phénomène mondial, fortement en lien avec les émissions de gaz à effet de serre.
L’aridification gagne du terrain
La 16e conférence des Parties de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) a lieu du 2 au 13 décembre 2024 à Riyad (Arabie saoudite). Lors de cet événement, un rapport a permis de prendre connaissance de nouveaux détails sur la situation actuelle mondiale en matière d’aridification et de désertification des sols.
Deux données sont source d’inquiétude. Premièrement, 77,6 % des terres émergées sont devenues plus sèches au cours des trois dernières décennies par rapport aux trois décennies précédentes. Ensuite, les zones arides couvrent désormais 40,6 % des terres émergées, à l’exception de l’Antarctique.
Selon le rapport, en trente ans, les surfaces arides à l’échelle mondiale ont gagné l’équivalent d’une surface plus imposante que le territoire de l’Inde, soit 3,287 millions de kilomètres carrés. Par ailleurs, les pays où le pourcentage de terres fertiles transformées en zones arides est le plus élevé sont le Soudan du Sud et la Tanzanie. Citons également la Chine, le pays qui a perdu la plus grande superficie au profit de l’aridification.

Une transformation permanente et irréversible
Le constat est affligeant. En 2020, environ 30 % de la population mondiale (2,3 milliards d’individus) vivaient dans des zones arides, contre 22,5 % en 1990. Or, si la situation continue de s’aggraver, jusqu’à cinq milliards de personnes pourraient vivre dans des zones arides en 2100. Les conséquences sont nombreuses (entre autres l’appauvrissement des sols, l’amenuisement des ressources en eau et les disparitions d’écosystèmes).
Il est également important de faire la différence entre aridification et sécheresse. En effet, bien que de plus en plus fréquents, les épisodes de sécheresse restent temporaires. Cependant, l’aridification des sols est malheureusement une transformation permanente et irréversible. Autrement dit, les zones arides sont en déficit hydrique de manière perpétuelle. Les processus d’évaporation et de transpiration des plantes font disparaître une quantité plus importante d’eau que celle qui pénètre dans les sols grâce aux précipitations.
Sans surprise, la principale cause de cette situation catastrophique n’est autre que les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine. La combustion d’énergies fossiles est en effet à l’origine d’un assèchement permanent dans une grande partie du monde. Or, si ces mêmes émissions ne sont pas revues à la baisse, davantage de lieux seront exposés à différents phénomènes tels que les pénuries d’eau, les mauvaises récoltes, les incendies de brousse ou encore les tempêtes de sable et de poussière.